Entretien de Direct Matin avec le père Christian Venard, « le padre para », et le journaliste Guillaume Zeller sur le délicat équilibre entre sacerdoce et condition militaire.
03/12/2013
Après celle de l'abbé René-Sébastien Fournié (Bayonne) qui fait de l’apostolat auprès des surfeurs pour promouvoir la foi jusque sur les plages – cf. l’article d’Aleteia « Surf et Foi : un évangélisateur qui se mouille » – voici l’histoire d’un autre prêtre à l’apostolat pas comme les autres : Le père Christian Venard, aumônier parachutiste.
Son sacerdoce l’a conduit du Kosovo au Liban, de l’Afghanistan au Mali. Mais aussi à Montauban, où il était affecté au moment de l’attaque de Mohamed Merah (mars 2012) contre des hommes du 17e Régiment de génie parachutiste.
Le Père Venard porte la tenue des soldats, partage leurs repas, leurs soucis, et comme eux effectue des sauts, mais sa mission est d’accompagner humainement les militaires : « Il représente pour ses soldats la figure paternelle. Surtout, cet homme d'Eglise est l'interlocuteur privilégié quand le régiment rencontre la mort », lit-on sur le descriptif qui accompagne son livre-témoignage réalisé avec le Journaliste Guillaume Zeller : « Un prêtre à la guerre, le témoignage d’un aumônier parachutiste » (Ed. Tallandier)
Dans un entretien avec les deux hommes, Direct Matin met l’accent sur ces étranges binômes « Eglise-armée », « conditions militaires-sacerdoce » qui ne manquent pas de « tiraillements » et de « problématiques », comme en témoigne le père Venard, qui reconnaît un certain « risque » à porter cette « double casquette » :
« … Parce qu’il n’est pas évident de combiner le métier de parachutiste et celui de curé. Nous sommes là, donc c’est possible. Mais concrètement, dans la vie des aumôniers parachutistes, il y a un perpétuel balancement, un perpétuel tiraillement entre les attentes religieuses et militaires », dit l’abbé.
Agé de 47 ans, l’aumônier vit totalement dans son temps et il aime cette idée d’être à la fois un frère et un père : « Un frère car nous (les aumôniers) partageons la vie des militaires, y compris dans les opérations extérieures. Mais nous sommes aussi pères, car nous avons à jouer un rôle de fédération, d’humanité, et de par notre fonction, nous renvoyons à une réalité qui dépasse l’être humain : la transcendance, c’est-à-dire Dieu », poursuit-il.
Le journaliste Guillaume Zeller lui fait écho : « Un curé a ses problèmes, mais les personnes qui viennent dans sa paroisse sont des chrétiens. Pour le Père Venard, c’est l’inverse, il est plongé dans un environnement sécularisé, à l’image de la société française. C’est une sacrée expérience sacerdotale, qui lui donne une ouverture d’esprit utile à l’Église. » .
Le père Venard a parcouru le monde et connu des situations tragiques. De tels événements ont-ils ébranlé sa foi ?
Il répond au journaliste de Direct Matin : « Ébranlé, non. Mais questionné, sûrement. La foi chrétienne n’est pas une secte avec une réponse absolue à tout, mais un questionnement. Comment concilier ma foi dans un Dieu d’amour avec la violence et la mort ? C’est une interrogation permanente. »
Lire tout l’entretien directement sur le site : http://www.directmatin.fr/france/2013-12-03/opex-affaire-merah-un-aumonier-parachutiste-temoigne-626063
I.C