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Charles de Foucauld, un saint de la miséricorde

Charles de Foucauld

Charles de Foucauld.

Albéric de Palmaert - publié le 16/06/20
La première vie d’errance de Charles de Foucauld, offerte à la miséricorde de Dieu, nous montre aujourd’hui que tout homme est porteur d’espérance, appelé à la sainteté et au bonheur, quel que soit son péché.

La première vie d’errance de Charles de Foucauld, offerte à la miséricorde de Dieu, nous montre aujourd’hui que tout homme est porteur d’espérance, appelé à la sainteté et au bonheur, quel que soit son péché.

L’annonce de la canonisation prochaine de Charles de Foucauld est une grande grâce pour notre monde d’aujourd’hui qui a tant besoin de sainteté, d’amour et de miséricorde. La sainteté en effet n’est jamais éthérée. Et sa reconnaissance ne sert pas à rendre hommage à un disparu, fut-il un être d’exception, elle est un cadeau fait aux vivants. Et c’est ce qui permet de nous réjouir aujourd’hui.

Car Charles de Foucauld est vraiment un saint pour notre temps. Il est le saint du pardon et de la miséricorde si chère à nos trois derniers papes : saint Jean Paul II, qui a institué en 2001 le dimanche de la miséricorde dans la foulée de la canonisation de sainte Faustine, le pape émérite Benoît XVI qui a écrit dans une lettre adressée à l’épiscopat polonais à l’occasion du centenaire de la naissance de son prédécesseur : “Grâce au Christ ressuscité la miséricorde de Dieu est pour tous. Tous doivent savoir que la miséricorde de Dieu se révèlera à la fin plus forte que notre faiblesse”, et bien évidement le pape François qui en a fait un leitmotiv de son pontificat et qui aime à rappeler comme il le fit encore dans son audience générale du 18 mars dernier : “La miséricorde, c’est l’air que nous devons respirer.”

Deux rencontres décisives

Et c’est bien cet air là que Charles de Foucauld a respiré comme les premières bouffées d’oxygène qui viennent brûler les poumons du nouveau-né, pour l’ouvrir à la vie. Charles, tel Nicodème à qui Jésus déclare : “Personne ne peut voir le royaume de Dieu, s’il ne naît pas de nouveau”, est re-né à la vie après tant d’années d’errances et de tristes et trompeuses compensations. Cette renaissance à, et en Jésus-Christ, il la doit aussi, dans une forme de communion des saints, à deux personnes qui lui ont ouvert ce chemin vers la sainteté, sa cousine Marie de Bondy et l’abbé Huvelin.



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De la première il écrira : “Ce trouble de l’âme, cette angoisse, cette recherche de la vérité, cette prière : “Mon Dieu, si vous existez faites le moi connaître !” Tout cela, c’était votre œuvre, mon Dieu ! Votre œuvre à vous seul ! Une belle âme vous secondait, mais par son silence, sa douceur, sa bonté, sa perfection.” Et du second il dira : “Je demandais des leçons de religion : il me fit mettre à genoux, me fit me confesser et m’envoya communier séance tenante.”

De l’errance à l’appel

Tout le monde connaît la vie du frère universel, comme il aimait se faire appeler. La souffrance de son enfance marquée par la perte de ses parents alors qu’il n’a que six ans, le décès de sa grand-mère à qui il a été confié et le départ d’Alsace après la guerre de 1870… Quand il est reçu à Saint-Cyr, à l’âge de 18 ans, il a déjà oublié depuis longtemps la foi de son enfance. Commence alors pour lui une vie d’errance spirituelle. La vie du jeune homme ressemble beaucoup à la vie dite libérée de notre temps. Il a cherché l’amour dans des rencontres de passage et tenté de remplir là le néant de sa vie. 

Charles de Foucauld calque véritablement sa vie sur celle de Jésus, dont il veut suivre les pas jusqu’au bout…

Puis viendra le temps de l’appel. Charles de Foucauld vivra alors de l’Évangile comme d’une eau pure, l’eau pure et vivifiante du pardon. Il calque véritablement sa vie sur celle de Jésus, dont il veut suivre les pas jusqu’au bout, à chaque instant, dans chaque circonstance de son propre parcours, attentif à l’incertitude et ferme dans l’abandon à la grâce. Sa vie même est une longue méditation de l’Évangile.



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Charles en effet devient l’homme de la radicalité de la foi. « Aussitôt que je crus qu’il y avait un Dieu, je compris que je ne pouvais faire autrement que de vivre pour lui : ma vocation religieuse date de la même heure que ma foi : Dieu est si grand » écrit-il a son ami Henry de Castries, le 14 aout 1901. Et on pourrait ajouter en entendant ces quelques mots : « Tout est dit », comme le Christ sur la croix a dit « tout est achevé ». 

Une vie offerte à la miséricorde

Par le miracle permanent de la grâce, la première partie de sa vie, celle durant laquelle il a touché le fond, est devenu un terreau comme une saine pourriture sur laquelle peut se développer la plus belle des fleurs. Lui-même n’a rien oublié de ce qu’il a vécu. Il ne l’a pas renié, il l’a simplement offert à la miséricorde du Christ, celui qui enlève le péché du monde. 

Il nous montre aujourd’hui que par Jésus-Christ tout homme est appelé à la sainteté et au bonheur. Quel que soit son péché, quelle que soit sa vie antérieure.

Il nous montre aujourd’hui que par Jésus-Christ tout homme est appelé à la sainteté et au bonheur. Quel que soit son péché, quelle que soit sa vie antérieure. Dans un monde où beaucoup désespèrent, il est porteur de l’espérance, en Jésus-Christ. Dans un monde qui semble souvent faire fausse route, il est héraut de l’amour. Charles de Foucauld ne l’a pas seulement compris ; il l’a vécu et il en témoigne :

« En me faisant entrer dans son confessionnal, Vous m’avez donné tous les biens, mon Dieu : s’il y a de la joie dans le ciel à la vue d’un pécheur se convertissant, il y en a eu quand je suis entré dans ce confessionnal. »

Et ses paroles résonnent avec les derniers mots qu’il écrit à sa cousine quelques jours avant de rendre son âme à Celui à qui il s’est entièrement donné :

« Comme c’est vrai, on aimera jamais assez ; mais le Bon Dieu, qui sait de quelle boue il nous a pétri et qui nous aime bien plus qu’une mère ne peut aimer son enfant, nous a dit, lui qui ne meurt pas, qu’il ne repousserait pas celui qui vient à Lui. »

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