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Lors de leur Assemblée plénière d’automne à Lourdes, au mois de novembre, les évêques de France ont publié un document peu commenté à propos du sacrement de réconciliation, Repères pour les confesseurs. Toujours soucieux de faire de l’Église une "maison sûre" après le scandale des abus sexuels et les recommandations de la CIASE, ils y rappellent comment célébrer le sacrement de réconciliation, quelle attitude adopter, le secret absolu qui y est attaché, la distinction entre for externe et for interne…
Mais le document prévoit aussi la création de pénitenceries diocésaines. Un intitulé qui pourrait ne pas dire grand-chose aux fidèles les moins avertis. Qu’est-ce donc ? S’il y a aujourd’hui des pénitenceries, sorte de tribunal, c’est qu’il y eut d’abord des pénitenciers. Et, même, un pénitencier. Il existe encore au Vatican un titre de pénitencier majeur qui en est le successeur, en l’occurrence, depuis 2024, le cardinal Angelo De Donatis.
À l’origine, entendre les confessions pour le Pape
Car, dès le XIIIe siècle, le pape nomme à ses côtés un cardinal pour entendre les confessions en son nom, et absoudre des péchés dits "réservés". C’est-à-dire des fautes (profanation d’hostie, violence physique contre le Souverain Pontife, absolution du complice pour un prêtre…) qui ne peuvent être absoutes que par le Saint-Père, qui délègue cet office à son pénitencier. Peu à peu, celui-ci est assisté d’autres prêtres, jusqu’à ce que soit officiellement érigée la Pénitencerie apostolique, en 1338. Aujourd’hui, ce tribunal est donc chargé de juger au for interne, sacramentel ou non, et s’occupe aussi des indulgences.
Le code de droit canonique prévoit, en sus, au niveau diocésain, un "chanoine pénitencier" (cf. §508). Ce prêtre du chapitre, qui n’est ni vicaire général ni vicaire épiscopal, choisi par l’évêque, est le seul qui peut absoudre en son nom, dans le sacrement de réconciliation, des péchés réservés à l’évêque. En décidant, en novembre 2024, l’érection de pénitenceries diocésaines autour du pénitencier, les évêques de France complètent donc le droit canonique.
Le rôle des pénitenceries
Ces instances ont plusieurs objets. Le principal : la formation initiale et continue des confesseurs, et leur "accompagnement en matière pastorale et morale dans les cas complexes". Elles ont également pour but de conseiller l’évêque en ces domaines, d’assurer un "rôle de conseil auprès des fidèles en cas d’attitudes problématiques d’un confesseur" et de faire en sorte que ceux-ci soient bien informés et accompagnés dans les paroisses pour vivre le sacrement de réconciliation.

