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Sans être adepte de l’ésotérisme numérologique, la tradition chrétienne attache aux chiffres un certain symbolisme qui n’a d’intérêt que s’il sert le mystère de la foi. Le trois est divin et trinitaire, le quatre est le chiffre de l’humanité, le douze évoque le peuple de Dieu, le quarante est autant le désert de l’Exode que la pénitence du Christ avant son baptême. Mais, qu'en est-il du sept, souvent invoqué dans les Écritures et davantage encore dans la Tradition ? Mathématiquement, sept s’obtient en additionnant le trois et le quatre. Symboliquement, voilà donc une alliance entre Dieu et l’humanité.
Plus précisément, le chiffre sept n’est pas toujours positif mais renvoie à la totalité, puisqu’il associe ciel et terre, visible et invisible à travers le trois et le quatre. Ainsi apparaît-il dès le chapitre 4 de la Genèse. "Si quelqu’un tue Caïn, Caïn sera vengé sept fois" (4,15) explique le Seigneur. Et le texte ajoute que "Caïn sera vengé sept fois, et Lamek, soixante-dix-sept fois !" (4,24) pour dire que la vengeance serait complète pour celui qui porterait la main sur le frère d’Abel et son descendant malgré leurs crimes. Un autre Lamek, au chapitre suivant, meurt à 777 ans, pour le symbole évidemment, comme les sept couples d’animaux que Noé prend avec lui dans l’arche de bois (cf. Gn 6).
Mais le nombre sept est surtout associé, dans l’Ancien Testament, au sabbat. Pour contempler l’œuvre de sa Création, Dieu se repose le septième jour. Jour désormais attaché au repos, celui qui permet de prendre conscience du don de la vie auquel l’homme est associé les six autres jours par son travail. Jour de réjouissance et de culte, qui rythme un temps découpé en semaines. Jour de liberté pour les esclaves et signe de celle-ci pour tous. "Souviens-toi du jour du sabbat pour le sanctifier" (Ex 20,8) dit ainsi la loi mosaïque, inaugurant la liturgie hebdomadaire du Temple et des synagogues. Si Jésus pratique le culte sabbatique, il lui redonne aussi son sens : aimer Dieu et les autres puisque la règle est au service de l’homme et non l’inverse (cf. par exemple Lc 13,10-16). Dans le christianisme, le premier et huitième jour, celui de la Résurrection – une nouvelle création – surpasse même le septième.
Mais le Nouveau Testament reprend le symbolisme du chiffre sept. Marie de Magdala est habitée par sept démons (cf. Lc 8,2), manière de signifier qu’elle est prise tout entière par le péché. À l’inverse, Pierre se voit répondre qu’il faut pardonner jusqu’à soixante-dix fois sept fois (cf. Mt 18,22), infiniment donc, à l’école de la miséricorde divine. Plus subtilement, les multiplications des pains utilisent aussi ce nombre pour montrer que l’eucharistie est autant pour les nations païennes que pour le peuple de Dieu. Ainsi Marc décrit-il deux multiplications (6,35-44 et 8,1-9) : la première se termine avec douze paniers pleins, pour Israël et ses tribus ; la seconde avec sept, pour la totalité du monde. Quant aux diacres du livre des Actes (cf. 6,1-6), ils complètent les douze apôtres pour former une Église ouverte au peuple de l’Alliance aussi bien qu’aux Gentils.
Un chiffre repris par la Tradition
Le sept est aussi très présent dans les passages apocalyptiques comme signe de la Révélation, signe de l’accomplissement. Chez saint Jean, bien sûr, avec son message aux sept Églises, et les occurrences multiples de ce chiffre. Mais, avant lui déjà, chez Isaïe, Zacharie ou Daniel (cf. 9,2.24). "La lune brillera comme le soleil, le soleil brillera sept fois plus, – autant que sept jours de lumière – le jour où le Seigneur pansera les plaies de son peuple et guérira ses meurtrissures" (Is 30,26) peut-on lire par exemple chez le premier. Par contraste, le six est alors la perfection manquée et l’Apocalypse parle du six cent soixante-six comme du "chiffre de la Bête, car c’est un chiffre d’homme"(13,18).
Au-delà des Écritures, la Tradition a repris largement la signification du septénaire : les dons du Saint-Esprit pour manifester l’œuvre parfaite de la grâce ; les demandes du Pater pour confier toute l’existence à Dieu ; les sacrements pour associer la vie entière au Créateur ; les plaies et les paroles du Christ qui rachète l’humanité de tous ses péchés ; les lectures vétérotestamentaires de la Vigile pascale parce que la Résurrection accomplit toutes les promesses de Dieu… Un signe, finalement, de bénédiction comme le suggère un livre du père Jean-Georges Boeglin paru chez Téqui en 2024 : Le 7, chiffre de la bénédiction de Dieu.

