separateurCreated with Sketch.

La puissance inattendue du chiffre quatre

CHIFFRE-QUATRE-4-shutterstock
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Valdemar de Vaux - publié le 03/12/24
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
À côté des nombres trois, sept, douze ou quarante, le chiffre quatre ne paraît pas porter un fort symbolisme dans la tradition chrétienne. Et pourtant, c'est le chiffre de l’humanité et de la finitude. Explications.

Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi le vôtre.

Je donne en 3 clics

*don déductible de l'impôt sur le revenu

Sans être adepte de l’ésotérisme numérologique, la tradition chrétienne attache aux chiffres un certain symbolisme qui n’a d’intérêt que s’il sert le mystère de la foi. Le trois est divin et trinitaire, le sept est signe de plénitude, le douze évoque les Tribus d’Israël puis les Apôtres, le quarante est autant le désert de l’Exode que les jours de pénitence du Christ. Mais, qu'en est-il du chiffre quatre, auquel on ne pense pas immédiatement ? Le monde grec l’associe aux quatre éléments : terre, eau, air et feu. C’est aussi le chiffre du carré ou des points cardinaux, signes de l’espace fini et donc de l’humanité, au contraire du cercle, symbole de la perfection et de Dieu. 

Dans l’architecture, les deux figures géométriques sont souvent complémentaires, comme dans les façades gothiques : le cercle de la rosace est inséré au cœur d’un carré de neuf (3 fois 3) plus petits carrés comme Dieu, en s’incarnant, est venu au cœur de l’humanité. Autre association symbolique des deux chiffres : les coupoles. Soutenues par quatre piliers, ces dernières sont circulaires et figurent iconographiquement le ciel. Ainsi le regard des fidèles est-il élevé de la terre vers Dieu. Au Panthéon, à Rome, le lien entre le ciel et la terre est même permis concrètement par l’oculus situé au centre de l’immense coupole. Les dieux pour lesquels le temple a été construit, à commencer par le soleil, pénètrent symboliquement dans le monde des hommes.

La vision du prophète Ezéchiel

Quid de la Bible ? Du Tétragramme, nom de Dieu imprononçable et manière humaine, en quatre lettres, de parler de Lui au Tétramorphe, le quatre est bien présent dans les Écritures. Le nom barbare de "tétramorphe" renvoie aux quatre Vivants du prophète Ezéchiel (cf. chap. 1) et de l’Apocalypse de saint Jean (cf. chap. 4). Le prophète a la vision de quatre créatures célestes avec des attributs de taureau, d’aigle, d’homme et de lion, au pied de la gloire de Dieu. L’interprétation de ce passage est délicate, mais la figure est reprise par l’apôtre dans l’Apocalypse dans laquelle les quatre Vivants ne sont plus hybrides : un homme, un lion, un taureau et un aigle. Ils répètent jour et nuit le Trisagion ("Saint ! saint ! saint !")/

Les Pères de l’Église ont vu dans ce Tétramorphe la représentation symbolique des quatre évangélistes : Matthieu est l’homme, Marc le lion, Luc le taureau et Jean l’aigle. Une telle idée se retrouve dans un grand nombre de mosaïques, tympans, fresques…Saint Irénée estime que ce nombre d’évangélistes convient aux "quatre régions du monde" et aux "quatre vents principaux" puisque la Bonne Nouvelle doit être annoncée à toute la Terre. D’autres pensent que les quatre Vivants correspondent aux quatre parties de l’être : le corps pour le taureau, le cœur pour le lion, l’esprit pour l’homme et l’âme pour l’aigle, synonyme d’élévation. La loi d’amour proclamée par le Christ embrasse dès lors la personne tout entière : "Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ton intelligence, et ton prochain comme toi-même." (Lc 10, 27). 

Il y aurait sûrement bien d’autres choses à dire sur le sens et les occurrences du quatre dans la Parole de Dieu. Une dernière : la multiplication des pains, chez Matthieu (cf. chap. 14 et 15) et Marc (cf. chap. 6 et 8), fait appel au chiffre 7 (monde païen), au nombre 12 (peuple hébreu), mais aussi, et c’est souvent moins remarqué, au chiffre 4. Les deux évangélistes mentionnent la présence de "quatre mille hommes" : toute l’humanité, des quatre coins de l’univers, est invitée aux Noces de l’Agneau, au repas du Salut, à la Rédemption. 

Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Aleteia vit grâce à vos dons

Permettez-nous de poursuivre notre mission de partage chrétien de l'information et de belles histoires en nous soutenant.