La sainteté, ce n’est pas pour vous ? Détrompez-vous. Pour saint Jean Bosco, atteindre la sainteté, c’est comme réussir à faire un bon gâteau. Cela nécessite quelques bons ingrédients et du temps pour que la pâte se lève. Alors, s’il y a une recette de la sainteté, le quatrième ingrédient après l’endurance, la joie, l’audace doit certainement être… le goût de la prière. On vous explique pourquoi.Pour beaucoup de personnes, la sainteté peut faire peur. On a souvent tendance à lui associer des images d’austérité et d’abandon de soi peu attrayantes, sans oublier celle du martyre, plutôt effrayante. C’est sans doute pourquoi on finit par la craindre : la sainteté serait réservée aux âmes d’élite, à celles et ceux qui sont prêts à tout sacrifier. Elle serait donc bonne pour certains, mais surtout pas pour nous… Pourtant dans son exhortation Gaudete et exsultate – que l’on pourrait sous-titrer « N’ayez pas peur de la sainteté » – le pape François affirme que cette dernière ne consiste pas à rechercher un idéal de vie plus ou moins extrême. Il s’agit plutôt de trouver les ingrédients qui font avancer au quotidien sur le chemin de la sainteté. En quelque sorte, suivre une recette déjà connue par les plus grands chrétiens.
Pour le pape François, il y a cinq éléments importants qui permettent de « partager un bonheur que personne ne pourra enlever ». Selon lui, une chose est sûre : la sainteté est le moyen le plus rapide pour atteindre le bonheur ! Autrement dit, cinq moyens – cinq ingrédients – pour surmonter les obstacles afin d’y accéder. Après l’endurance, la joie et l’audace, le quatrième ingrédient est le goût de la prière.
Expérimenter la tendresse d’un Dieu qui nous aime
Méditations de pleine conscience, art-thérapie, sylvothérapie… Nourris de lectures, de rencontres, de stages en groupe ou solo, poussés par la curiosité ou par le désir de faire des expériences personnelles, vous avez peut-être parfois ressenti l’envie de vous connecter à votre intériorité comme un chercheur de sens hors-piste ?
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Encore faudrait-il se demander s’il s’agit d’une quête de Dieu ou plutôt de soi ? Comprendre son être profond, trouver la paix intérieure, s’unifier ou encore vivre en plénitude l’instant présent… Les techniques vantées en librairie peuvent séduire ceux qui ont une soif extraordinaire de transcendance. Mais il manque à chaque fois une chose essentielle : la relation avec Dieu vivant. Plutôt qu’aider, ces nombreuses initiatives spirituelles finissent souvent par tomber dans une démarche émotionnelle et autocentrée.
«Le saint ne supporte pas d’être asphyxié dans l’immanence close de ce monde, et au milieu de ses efforts et de ses engagements, il soupire vers Dieu.»
Chrétiens, nous savons que la transcendance permet de nous relier à un Dieu réel, à la fois infiniment autre et proche de nous, qui avons été créés à Son image et Sa ressemblance. Nous avons les moyens d’expérimenter la tendresse d’un Dieu qui nous aime, à commencer par la prière. Pour le pape François, elle est l’ingrédient indispensable pour accéder à la transcendance et à la sainteté.
« Le saint est une personne dotée d’un esprit de prière, qui a besoin de communiquer avec Dieu. C’est quelqu’un qui ne supporte pas d’être asphyxié dans l’immanence close de ce monde, et au milieu de ses efforts et de ses engagements, il soupire vers Dieu, il sort de lui-même dans la louange et élargit ses limites dans la contemplation du Seigneur. Je ne crois pas dans la sainteté sans prière, bien qu’il ne s’agisse pas nécessairement de longs moments ou de sentiments intenses. »
La prière nous permet de nous unir à Dieu. Loin de la séduction, elle développe un désir ardent du Christ. Elle est un dialogue constant avec Lui, une sorte de va et vient d’amour perpétuel : Je L’écoute, je Lui parle ; je Lui parle, je L’écoute… Ou comme dirait sainte Thérèse d’Avila, la prière est « un commerce intime d’amitié où l’on s’entretient souvent seul à seul avec ce Dieu dont on se sait aimé ».
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Difficile d’y prendre goût quand on est pris dans une vie trépidante ? Pour saint Jean de la Croix, grand mystique espagnol, la barre n’est pas trop haute. Car ce qui compte le plus, c’est de désirer la rencontre avec Dieu. Dans ses œuvres consacrées à la vie spirituelle — dont La montée du mont Carmel, qui est le voyage mystique de l’âme vers l’union avec Dieu — il dit que la prière nous transforme profondément si notre désir d’être en relation constante avec Dieu est authentique. Pour y parvenir, il nous donne ce conseil efficace :
« Efforcez-vous de vivre dans une oraison continuelle, sans l’abandonner au milieu des exercices corporels. Que vous mangiez, que vous buviez, que vous parliez, que vous traitiez avec les séculiers, ou que vous fassiez toute autre chose, entretenez constamment en vous le désir de Dieu, élevez vers Lui vos affections ».
Et, au lieu de Lui dire “Tu es à moi” tendez vos mains vides vers Lui en disant “Je suis à Toi”.