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La piété populaire, une réalité bien vivante en France

Procession en l'honneur de la Vierge Marie protectrice des enfants, Châteauneuf (Berry), 15 août 2024.

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Valdemar de Vaux - publié le 14/12/24
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Ce dimanche 15 décembre, le pape François vient à Ajaccio conclure un congrès sur la "religiosité populaire en méditerranée". La piété populaire, très présente en Corse, est aussi bien représentée sur le continent. Tour d’horizon.

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Ce dimanche 15 décembre, le pape François est attendu en Corse. Pour une messe devant plus des dizaines de milliers de fidèles à Ajaccio. Mais il vient d’abord pour conclure un congrès dont le thème est : "La religiosité populaire en Méditerranée". Et il mettra en pratique cette même religiosité en allant se recueillir devant la Madunnuccia, statue de Notre-Dame de la Miséricorde, sainte patronne d’Ajaccio fêtée en grande pompe le 18 mars depuis que son intercession a préservé la population de la peste en 1656. Il devrait aussi mettre en avant le rôle des confréries – 3.000 en font partie – qui font le pont entre l’Église, la culture et la société de l’île de Beauté. 

Mais la France tout entière est marquée par la piété populaire, qui connaît d’ailleurs un regain ces dernières années. Le rapport de clôture des États généraux du patrimoine religieux en France, une émanation de la Conférence des évêques, paru le 18 novembre dernier s’en fait l’écho. Les enquêteurs ont recensé, dans les 69 diocèses étudiés, pas moins de 43 "ostensions remarquables", 41 "rogations particulières", 270 "processions remarquables", 743 "pardons locaux" et même 72 "confréries de pénitents".

Rogations, ostensions, processions...

"Les relations entre la Liturgie et la piété populaire sont particulièrement importantes dans le domaine des processions ; cette forme de culte, répandue dans le monde entier, a une valeur à la fois religieuse et sociale extrêmement riche et variée", affirme le Directoire sur la piété populaire et la liturgie en 2001. Ainsi en est-il des rogations, ces processions dans les champs pour demander à Dieu de bénir la terre et ses fruits, qui sont demeurées dans les diocèses ruraux. À Limoges, de grandes processions animent la ville depuis la fin du Xe siècle à l’occasion des ostensions des reliques de saint Martial tous les sept ans. Ces "ostensions limousines" sont même classées au Patrimoine culturel immatériel de l’Unesco depuis 2013.

À Paris, c’est la couronne d’épines du Christ qui fait l’objet d’ostensions pour la vénération des fidèles, chaque premier vendredi du mois et tous les vendredis du Carême à Notre-Dame de Paris. À Argenteuil, on montre la Sainte-Tunique, notamment lors de l’année jubilaire 2025. En Bretagne, la dévotion populaire prend la forme des pardons. De mai à octobre, les fidèles visitent les moindres chapelles avec des processions mêlant cantiques et litanies pour demander la prière des saints locaux. Un mélange de culture folklorique et de religiosité qui est l’attribut de la piété populaire.

De nombreux pèlerinages

Quant aux pèlerinages, ils conduisent à Lourdes (trois millions de pèlerins annuels) auprès de Notre-Dame, à Cotignac (150.000) auprès de Marie et de Joseph ou à Chartres sur les pas de Charles Péguy (18.000 pèlerins en 2024 pour le pèlerinage de Chrétienté). Sans compter les milliers de petits ou moins petits sanctuaires locaux qui parsèment le territoire hexagonal.

Pèlerinage des pères de famille à Cotignac
Pèlerinage des pères de famille à Cotignac.

Et, si les confréries sont mises en avant dans la spiritualité corse, elles existent aussi à Montpellier ou à Strasbourg, mais aussi dans de modestes bourgs comme Bligny-sur-Ouche, en Côte-d’Or. À l’ouest de Beaune, la Confrérie Saint-Sébastien est ainsi une "association caritative catholique qui apporte une aide matérielle et morale à toute personne qui lui est signalée dans l’ensemble paroissial de Bligny-Arnay", comme l’explique le site de la mairie de Bligny-sur-Ouche. Depuis huit siècles, la dévotion populaire se manifeste ici, avec cette belle devise : "Faire fidèle devoir."

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