Pour qu'Aleteia poursuive sa mission, faites un don déductible à 66% de votre impôt sur le revenu. Ainsi l'avenir d'Aleteia deviendra aussi le vôtre.
*don déductible de l'impôt sur le revenu
Chaque 18 mars, les Ajacciens célèbrent leur patronne, la Madonuccia - ou Madunnuccia -, selon un rituel inchangé depuis 1656. Cette année-là, plusieurs régions de l’Italie actuelle sont ravagées par la peste, notamment la ville de Gênes, en un temps où nul ne sait comment contenir ce “fléau de Dieu”. Or à cette époque, la Corse est génoise et sept navires porteurs de la maladie venus du port ligure sont en vue et sur le point d'accoster à Ajaccio. À terre, les Génois se barricadent dans la citadelle et laissent les habitants d’Ajaccio à la merci de la maladie.
Toute la population se met alors à prier les saints pour demander à Dieu la vie sauve : saint Roch, saint Charles Borromée, saint Sébastien, tous les patrons des quartiers de la ville sont sollicités. Mais leur intercession semble impuissante à éloigner le danger. Le 18 mars, les habitants de la ville d'Ajaccio et les notables corses, réunis dans le Conseil des Magnifiques Anciens, décident alors de se placer sous la protection de Notre-Dame-de-la-Miséricorde, faisant vœu d'en faire leur sainte patronne si elle intercède pour eux. Cette vierge était apparue miraculeusement à Savone, en Italie, un siècle plus tôt, le 18 mars 1536, à un paysan.
Le miracle de la Madonuccia
Les habitants effectuent alors une grande procession dans toute la ville et le miracle se produit enfin. Des vents repoussent les bateaux génois des côtes et la ville est sauvée du grand fléau. Une légende raconte même que les navires ont été transformés en pierre par la Madone, devenant le récif des Sette Nave qu'on trouve de l'autre côté du golfe, à proximité d'Isolella. Les Magnifiques Anciens, fidèles à leurs vœux, proclament cette Vierge sainte patronne d'Ajaccio et décident que lors de chaque anniversaire de ce miracle les Ajacciens feraient une procession pour l'honorer dans les rues de leur ville.
Depuis, le 18 mars est toujours férié à Ajaccio, et le vœu des Magnifiques Anciens est lu par les édiles de la cité impériale, à commencer par son maire. La niche de la Madonuccia, place des Palmiers, porte l’inscription latine "Posuerunt me custodem" : "Ils m’ont placée là pour que je les protège".
Une piété comme le Pape les aime
L'histoire de la Madonuccia rappelle celle d'une autre madone que le pape François affectionne tout particulièrement, la Salus Populi Romani – Salut du peuple romain. Cette icône mariale antique qui se trouve dans la basilique Sainte-Marie-Majeure a été portée en procession en 593 par le pape Grégoire Ier lorsque la peste est entrée dans Rome et a commencé à décimer la population, tuant notamment son prédécesseur Pélage Ier. Le pape François s'est rendu de très nombreuses fois devant cette icône depuis le début de son pontificat, notamment avant et après chaque voyage apostolique. Sa dévotion est telle qu'il a annoncé vouloir être enterré dans une chapelle attenante à celle où se trouve la Madone.
Lors de la pandémie de Covid-19, le pape François avait accordé une importance toute particulière à un autre objet particulièrement vénéré par le peuple de Rome et associé à la pandémie, celui du Crucifix miraculeux de San Marcello in Corso. L'artefact, qui aurait stoppé la peste à Rome en 1522, avait d'ailleurs été exposé au côté de la Madone Salus Populi Romani lors de la Statio Orbis du 27 mars 2020. À cette dernière, le pape François a aussi manifesté son affection en lui remettant une rose d'or en 2023. Il a reproduit ce geste au Luxembourg en septembre dernier devant la Consolatrice des Affligés, elle aussi créditée d'avoir mis fin à la peste au XVIIe siècle, et devant de nombreuses autres représentations de la Vierge de grands sanctuaires mariaux à Aparecida, Guadalupe, Czestochowa, Fatima, Csiksomlyo et Antipolo.