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Vouloir consoler la Vierge Marie, est-ce bien raisonnable ?

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Fred de Noyelle / GODONG

Jean-Michel Castaing - publié le 07/07/23

Parmi toutes les missions que le disciple de Jésus s'honore d'accomplir, figure celui de consoler et de réjouir celle que Jésus lui a donnée pour mère : la Vierge Marie.

Nous nous faisons souvent une idée trop étroite de la Vierge Marie en la peignant à notre esprit comme une personne hiératique, tellement élevée dans les hauteurs qu’elle en devient incapable d’éprouver les sentiments humains élémentaires, comme se réjouir ou éprouver de la peine. Certains pensent à tort que vivre dans le monde divin insensibilise l’heureux citoyen du Royaume des cieux. Parfois, nous pensons que Marie est trop haut placée pour être touchée, en bien ou en mal, par nos agissements et nos pensées ici-bas. C’est là une conception erronée de la vie céleste qui est celle de la Vierge depuis son assomption. 

La Vierge a un cœur sensible et vulnérable

Marie reste une personne sensible. Tout comme son Fils, elle a conservé au Ciel un cœur vulnérable à l’amour et à la peine. Les hommes peuvent donc la blesser par leurs offenses, mais aussi la réconforter et la réjouir par leurs affections et leurs bonnes actions. D’ailleurs, serait-elle notre mère s’il en allait autrement, si elle restait impassible devant nos péchés ou nos hommages amoureux ? Elle serait alors une idole trop enfermée dans sa perfection pour se soucier de nos soucis ou être touchée par nos mouvements d’amour ou les dissensions qui règnent entre ses enfants.

Voilà pourquoi il n’est pas déraisonnable de penser qu’il entre dans notre pouvoir de consoler la Vierge. Parce que nous sommes ses enfants, nous qu’elle enfanta dans la douleur sur le Calvaire, nous avons la possibilité de combler de joie ou de contrister son Cœur immaculé. Quelle terrible prérogative ! D’ailleurs, Jésus, après nous avoir confié sur la Croix, en guise de testament, sa mère en lui disant “Voici ton fils” tout en désignant son disciple bien-aimé — figure de tout disciple —, compléta cette remise de nous-mêmes entre les mains de la Vierge en nous révélant que nous étions désormais les fils de sa mère en disant à saint Jean : “Voici ta mère” (Jn 19, 26-27). Étant constitué fils de Marie, le disciple du Christ a donc des responsabilités envers elle.

Nous aussi, à l’image de saint Jean, nous sommes commis à la consolation de la Vierge en témoignant, à la face d’un monde incrédule, de la Résurrection du Fils du Père.

Être fils ne consiste pas seulement à être materné et aidé, cet état implique également des devoirs. Par exemple, assister ses parents dans leur vieillesse ou leurs handicaps. C’est ainsi que saint Jean ne tarda pas à mettre en pratique le commandement de soutenir sa nouvelle mère en passant le Samedi saint, jour qui suivit la crucifixion de Jésus, en sa compagnie tandis que le Christ était au tombeau. Le disciple bien-aimé devenait de la sorte le premier consolateur de la Vierge durant l’absence de Jésus. En effet, consoler signifie “être avec celui qui est seul”. Le Samedi saint, Marie venait de perdre celui qui lui était plus cher qu’elle-même : son fils adorable. Aussi la première mission de Jean consista-t-elle à être en compagnie de celle qui, sans lui, aurait connu une terrible solitude.

Consoler la Vierge en croyant et en aimant

Nous aussi, à l’image de saint Jean, dans une société qui renie le Christ ou qui le considère comme une personne, certes admirable, mais définitivement engloutie dans le passé, nous sommes commis à la consolation de la Vierge en témoignant, à la face d’un monde incrédule, de la Résurrection du Fils du Père. Cependant, ce n’est pas seulement par notre foi que nous réconforterons la Vierge mais aussi par nos actes charitables. En effet, le cœur de la Vierge est si pur et si aimant que tout péché, toute ingratitude, toute pensée impure, la blessent profondément. C’est là un mystère que seuls les cœurs aimants et ajustés à Dieu comprennent. Plus un cœur aime et plus il est vulnérable aux blessures infligées par l’égoïsme, l’impureté, l’ingratitude. Tel est le cas du Cœur immaculé de Marie. C’est Marie elle-même qui nous a révélé sa vulnérabilité en demandant aux voyants de Fatima de dire l’invocation suivante après qu’ils auront accompli un sacrifice (apparition du 13 juillet 1917) :

Ô Jésus, c’est par amour pour Vous, pour la conversion des pécheurs et en réparation pour les péchés commis contre le Cœur Immaculé de Marie.

Nos mauvaises actions atteignent et blessent la Vierge parce qu’elle est pure de tout péché et que son cœur ne fait qu’un avec le Cœur de Jésus, bien que Marie et Jésus soient deux personnes distinctes.

De même que nous avons la possibilité de blesser la Vierge Marie, de même il est en notre pouvoir de la consoler et de la réjouir en suivant les commandements de Jésus, en nous comportant en frères de Jésus, en fils du Père et en temples de l’Esprit. En répandant autour de nous l’unité des cœurs et des esprits, en nous réconciliant avec nos ennemis ou en faisant un effort pour rétablir une relation rompue. Car réjouir le cœur de sa mère, c’est aussi adopter une attitude fraternelle. Nous sommes ses enfants et une mère n’est jamais aussi joyeuse que lorsqu’elle constate la bonne entente qui règne entre ses filles et ses fils. 

La consolation d’une simple présence

Enfin, il existe une manière encore plus simple de mettre du baume sur le Cœur de Marie : tout simplement être là, près d’elle, en lui donnant une pensée, une prière, de même que saint Jean la consola le jour du Samedi saint en se tenant en sa compagnie — de la même façon qu’elle-même consola le Cœur de Jésus en se tenant tout près de la Croix. Consoler la Vierge ne demande aucune compétence particulière, hormis la disponibilité de l’amour.

Découvrez aussi les sept paroles de la Vierge dans la Bible :

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tristesseVierge Marie
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