Deux chaises et un panneau en carton
Plusieurs fois par semaine, à deux pas de sa paroisse, Don Michel Madonna installe donc un véritable confessionnal, en pleine rue et attend les fidèles… qui eux ne s’y attendent pas ! Deux chaises face à face mais espacées d’un mètre, un panneau en carton autour pour garantir la discrétion et l’intimité, et voilà déjà une file silencieuse de personnes qui attendent patiemment leur tour, comme l’a constaté le journal Il Mattino, le 7 janvier dernier.
Si comme le dit le Pape, l’Église est un hôpital de campagne, alors nous devons l’être doublement en ce moment historique.
"Si comme le dit le Pape, l’Église est un hôpital de campagne, alors nous devons l’être doublement en ce moment historique", reprend encore le curé napolitain qui a constaté que la quatrième vague a encore éloigné les gens des sacrements. "De moins en moins de fidèles vont à l’église pour assister à la messe et s'approcher du sacrement de pénitence. Pourtant, lorsque je sors dans la rue pour confesser, je constate à quel point les gens ont besoin de Dieu", détaille-t-il. "Je n’ai jamais une minute de libre quand je suis là dans la rue : beaucoup de gens ressentent le besoin de s'approcher du sacrement quand ils me voient. J'ai vu des gens qui ont rejoint des sectes sataniques, des gens qui appartiennent à la Camorra... J'ai vu des gens pardonner de tout cœur les assassins de leurs parents...".
Rien ne remplace la communauté
Le prêtre propose aussi dans l’une des trois églises de sa paroisse, l’adoration perpétuelle, 365 jours par an. "Au cours de cette pandémie, l’Église a couru le risque sérieux d’un ralentissement. De nombreux chrétiens ont pris la direction opposée à celle indiquée par le Pape et les évêques", explique Don Michel Madonna. Cette période devrait au contraire être considérée comme une opportunité de conversion".
S’il témoigne beaucoup sur les réseaux sociaux, sa page Facebook "La réponse de Dieu” compte 21 000 abonnés, le prêtre napolitain connaît aussi les risques que cela comporte. "Il y a un risque de perdre la dimension communautaire de l'Église. Les médias sociaux sont importants, mais ils ne peuvent pas remplacer la communauté." Rien ne vaut la rencontre, que ce soit dans l’église ou dans la rue !