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À 94 ans, dont 75 de vie consacrée, sœur Francesca Battiloro a vécu ce qu’elle décrit comme "la plus grande surprise de sa vie" : une rencontre inattendue avec le pape François. "Je n’avais demandé qu’à Dieu, rien qu’à Lui, de rencontrer le Pape", confie-t-elle au journal italien Il Mattino. "Je pensais que c’était impossible. Et pourtant, Il me l’a envoyé." Venue de Naples jusqu’à Rome pour participer au Jubilé des Malades et du Personnel de santé, célébré ce dimanche 6 avril, la religieuse n’espérait qu’une chose : franchir la Porte Sainte de la basilique Saint-Pierre. Faible, presque aveugle et en fauteuil roulant, elle a pu vivre ce moment de pèlerinage dans l’intimité, alors que 20.000 fidèles assistaient à la messe sur la place.
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En prière, recueillie près du tombeau de saint Pierre, elle perçoit une agitation discrète. Un petit groupe d’hommes en costume s’approche. Parmi eux, un autre fauteuil roulant. C’est le Pape en personne, venu en silence accomplir les mêmes gestes : prier, se confesser, franchir la Porte Sainte. C’était sa première apparition publique depuis son hospitalisation pour une pneumonie. Rien n’avait été prévu. Mais là, au cœur de la nef centrale, deux fauteuils roulants se croisent. "Que c’est beau, que c’est beau", ne cessait de répéter sœur Francesca, submergée par l’émotion. Elle saisit la main du Pape — et selon ses mots, ne pouvait plus la lâcher. François, souriant, la taquine d’une voix encore fragile : "Tu es l’une des sœurs de Naples, non ?" Un clin d’œil à un souvenir de dix ans plus tôt, lorsque des religieuses napolitaines l’avaient littéralement entouré lors d’une visite à leur cathédrale.
"Je prie de tout mon cœur, j’ai offert ma vie à Jésus pour que vous guérissiez"
À l’époque, sœur Francesca n’avait pas pu l’approcher. Cette fois, ils ont partagé près de dix minutes ensemble. "J’ai embrassé sa main, et il avait l’air heureux… En ce moment, Dieu exauce vraiment mes prières, même les toutes petites", raconte-t-elle. Elle n’était pas venue pour demander quoi que ce soit pour elle-même. Au contraire. "Je lui ai dit : ‘Sainteté, je prie de tout mon cœur, j’ai offert ma vie à Jésus pour que vous guérissiez. Je prendrai votre place, si Dieu le veut…’ Il m’a souri."
Puis, d’une voix douce, elle ajoute : "Désormais, je ne désire plus qu’une chose : mourir dans un acte d’amour pur. C’est cela que je veux. Ma rencontre finale avec Lui. J’ai vécu ma vie." Plus tard, depuis la place Saint-Pierre, le Pape a évoqué la maladie comme “une école de l’amour” et rappelé que "Dieu ne nous abandonne jamais." Cette rencontre imprévue, dans le silence d’un lieu sacré, entre deux serviteurs de Dieu en fauteuil roulant, n’a rien d’un simple hasard. C’est une grâce. La preuve vivante qu’une prière confiée sans réserve peut prendre une forme inattendue, presque miraculeuse.