"Avec vous […], je partage beaucoup en ce moment de ma vie : l'expérience […] de se sentir faible, de dépendre des autres", a écrit le pape François dans son homélie préparée pour le Jubilé des malades et du monde de la santé et dont le texte a été lu par Mgr Rino Fisichella, pro-préfet du dicastère pour l’Évangélisation, au cours d’une messe place Saint-Pierre ce 6 avril 2025.Campagne de soutien 2025
Ce contenu est gratuit, comme le sont tous nos articles.
Soutenez-nous par un don déductible de l'impôt sur le revenu et permettez-nous de continuer à toucher des millions de lecteurs.
Je donne
Quelque 20.000 pèlerins de 90 pays sont venus à Rome ce weekend du 5 au 6 avril pour le Jubilé des malades et des professionnels de santé, organisé dans le cadre de l’Année sainte 2025. L’évènement s’est tenu en l’absence du pape François, qui ne s’est pas montré en public depuis son retour à sa résidence Sainte-Marthe le 23 mars. Après cinq semaines d’hospitalisation, le corps médical a recommandé au Pape deux mois de repos. "À quelques mètres de nous, le pape François, dans sa chambre à Sainte Marthe, nous est particulièrement proche et participe à cette eucharistie à travers la télévision, comme de nombreux malades, et de nombreuses personnes fragiles", a déclaré pendant la messe de ce dimanche 6 avril le représentant du pape François, Mgr Rino Fisichella. Une salve d’applaudissements a salué ces paroles parmi la foule.
Dans son homélie lue par l’archevêque italien au cours de la liturgie, le pontife s’est associé à la condition des malades. "Avec vous, chers frères et sœurs malades, je partage beaucoup en ce moment de ma vie : l'expérience de la maladie, de se sentir faible, de dépendre des autres en bien des choses, d'avoir besoin de soutien", a-t-il confié, confessant que "ce n’est pas facile".
La maladie est "l'une des épreuves les plus difficiles de la vie"
Au fil du texte, le Pape a reconnu que "la maladie est certainement l'une des épreuves les plus difficiles de la vie, au cours de laquelle nous touchons du doigt à quel point nous sommes fragiles". "Elle peut nous faire nous sentir […] sans espérance pour l'avenir", a glissé François. Mais pour le pontife argentin, la maladie est "une école où nous apprenons chaque jour à aimer et à nous laisser aimer, sans exiger et sans rejeter, sans regretter et sans désespérer". Il a incité les malades à être "reconnaissants" pour le bien qu’ils reçoivent et "abandonnés et confiants pour ce qui doit encore venir".
N’excluons pas la douleur de notre environnement. Faisons-en plutôt une occasion de grandir ensemble.
"Même dans ces moments-là, Dieu ne nous laisse pas seuls", a assuré le pape François. Et de lancer : "La chambre d'hôpital et le lit de l'infirmité peuvent être des lieux où l'on peut entendre la voix du Seigneur qui nous dit aussi : ‘Voici que je fais une chose nouvelle : elle germe déjà, ne la voyez-vous pas ?’". S’adressant également aux médecins, infirmiers et membres du personnel de santé, le pontife les a enjoints à devenir des "anges" et des "messagers" de la présence de Dieu. Il a engagé à laisser tomber "les apparences", pour se concentrer sur "ce qui compte: les petits et grands gestes d'amour".
Donnant l’exemple du "très beau témoignage de sérénité" de Benoît XVI pendant sa maladie, le pape François a cité son prédécesseur pour affirmer qu’"une société qui n'arrive pas à accepter les souffrants […] est une société cruelle et inhumaine". Le pontife a demandé aux fidèles de ne pas reléguer "ceux qui sont fragiles à l'écart de notre vie, comme le fait malheureusement parfois aujourd'hui un certain type de mentalité". "N’excluons pas la douleur de notre environnement. Faisons-en plutôt une occasion de grandir ensemble", a-t-il exhorté.