D’innombrables pèlerins traversent depuis le Moyen Âge la France pour atteindre Saint-Jacques-de-Compostelle, en Espagne. En 1998, les chemins français ont été inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco. Avec, sur leur parcours, douze cathédrales remarquables.C’est pour leur valeur universelle exceptionnelle que l’Unesco a choisi d’inscrire, le 2 décembre 1998, les “Chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France” sur la liste du patrimoine mondial de l’humanité. “La route de pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle a joué un rôle essentiel dans les échanges et le développement religieux et culturels au cours du Bas Moyen Âge, comme l’illustrent admirablement les 71 monuments soigneusement sélectionnés sur les chemins suivis par les pèlerins en France”, précise la notice. Cette route est “un témoignage exceptionnel du pouvoir et de l’influence de la foi chrétienne dans toutes les classes sociales et dans tous les pays d’Europe au Moyen Âge.” En effet, ce bien culturel englobe 71 monuments et sept tronçons de chemin couvrant près de 160 kilomètres de route avec des églises, des abbayes, des ponts, des hôpitaux… et douze cathédrales.
Douze cathédrales sur les chemins de Compostelle
En Picardie, la cathédrale Notre-Dame d’Amiens est déjà inscrite au patrimoine de l’humanité une première fois en 1981 pour son authenticité et son intégrité architecturale. Elle figure ici comme un lieu de dévotion à saint Jacques (avec un autel et une chapelle dans la cathédrale, une église et un faubourg dans la ville).
Dans le Centre de la France, la cathédrale Saint-Étienne de Bourges est inscrite également au patrimoine de l’humanité en 1992, pour sa dimension spirituelle, en tant que cathédrale “symbole de la puissance de la religion chrétienne dans la France du Moyen Âge”.
En Auvergne, la cathédrale Notre-Dame du Puy-en-Velay (classée Monument Historique en 1862) fait partie des sanctuaires majeurs des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle en France. Le premier pèlerin attesté par les textes à s’être rendu à Saint-Jacques-de-Compostelle est Godescalc, évêque du Puy, en 951. La ville devient ainsi le point de départ de la route du Puy, la Via Podiensis, l’une des quatre voies symboliques empruntées par les pèlerins en France. Les pèlerins prient y la Vierge noire. Ils sont reçus dans l’Hôtel-Dieu Saint-Jacques.
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En Aquitaine, la cathédrale Saint-André de Bordeaux figure parmi les trois églises de Bordeaux inscrites au titre des chemins de Saint-Jacques.
Il y faut encore ajouter la cathédrale Saint-Front à Périgueux (Dordogne), l’ancienne cathédrale Saint-Jean-Baptiste à Bazas (Gironde) et la cathédrale Saint-Caprais à Agen (Lot-et-Garonne). A Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), étape frontière vers l’Espagne, au pied des Pyrénées, la cathédrale Sainte-Marie abrite la chapelle de la confrérie Saint-Jacques.
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En Occitanie, les pèlerins du Moyen Âge font halte à la cathédrale Saint-Étienne à Cahors (Lot), une belle église à coupoles, ainsi qu’à la cathédrale Sainte-Marie à Auch (Gers), où un ordre hospitalier a génère une tradition d’accueil.
Au cœur du piémont pyrénéen, l’ancienne cathédrale Notre-Dame à Saint-Bertrand-de-Comminges (Haute-Garonne) accueille le tombeau de saint Bertrand, proche d’un superbe cloître, non loin de l’hôpital Saint-Jacques en ville. À Saint-Lizier (Ariège), les pèlerins visitent les deux anciennes cathédrales et font volontiers étape dans cette cité fortifiée, très fréquentée pour sa confrérie, son Hôtel-Dieu et son pont de la Tour, sur la rivière du Salat.
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