Face à l'ampleur que prend la religion chrétienne, les autorités chinoises ne cessent de se raidir. La preuve à Wenzhou, lors des fêtes de Noël.
C’est sans doute moins le cas dans la partie continentale de la Chine, mais sur les artères les plus fréquentées de Pékin, comme dans une grande partie des centres commerciaux de la côte Est, l’essor des festivités de Noël est de plus en plus manifeste d’année en année. L’ambiance sonore est partout identique : « Jingle
bells » résonne à tue-tête. De jeunes étudiants déguisés en père Noël vous alpaguent pour vous vendre du thé, un canard laqué ou une machine à laver. Au restaurant, les menus « spécial Noël » font leur apparition, tout comme les soirées Noël dans les boîtes de nuit pékinoises.
Une fête trop occidentale
Pour autant, à Wenzhou, dans la province du Zhejiang, on n’a pas reproché à Noël d’être trop commercial, mais trop occidental, crime bien plus grave aux yeux des autorités chinoises. Dans cette métropole de l’est tant appréciée par les hommes politiques français, c’est sans du fait de la présence d’une importante communauté chrétienne (près d’un million de croyants dans cette « Jérusalem de l’Orient ») que le département de l’Éducation du gouvernement municipal a interdit aux établissements scolaires de célébrer Noël. Mieux vaut, plutôt que de « se concentrer sur les fêtes occidentales », d’« inciter les écoles à porter davantage d’attention aux fêtes traditionnelles chinoises », tel le solstice d’hiver. Tout événement « lié à Noël »dans les écoles, collèges et lycées a ainsi été banni.
On se souvient que, depuis janvier 2014, des centaines d’églises de la province du Zhejiang avaient été partiellement ou totalement détruites et plus de 360 croix retirées de force par les autorités locales dans le cadre d’une campagne intitulée « Trois rectifications pour une démolition ». En mai, après un temple protestant monumental, c’est un important lieu de pèlerinage catholique qui avait été livré aux démolisseurs.