"Tous les yeux s’étaient levés vers le haut de l’église. Ce qu’ils voyaient était extraordinaire. Sur le sommet de la galerie la plus élevée, plus haut que la rosace centrale, il y avait une grande flamme qui montait entre les deux clochers avec des tourbillons d’étincelles". 16 mars 1831 : Victor Hugo publie Notre-Dame de Paris. L’engouement populaire est immédiat. 15 avril 2019 : en pleine Semaine sainte, Notre-Dame brûle. Le flot des flammes dévore l’édifice dans des images effroyables que le monde entier a contemplées. Sa charpente en bois et sa flèche sont englouties par le feu, s’effondrent et emportent avec elles une partie des voûtes qui soutenaient l’édifice. Au lendemain du drame, le président de la République annonce vouloir rouvrir la cathédrale en 2024. Pour financer la restauration du monument, 845 millions d’euros sont réunis, offerts par 340.000 donateurs originaires de 150 pays différents. Des dizaines de corps de métiers sont alors mobilisés pour restaurer la cathédrale et la restituer plus éclatante que jamais aux fidèles et aux visiteurs.
Découvrir les corps de métier qui œuvrent à la restauration
Ce sont plus de mille professionnels qui travaillent, ou ont travaillé, à l’immense chantier qui s’est ouvert dès le lendemain de l’incendie. C’est à eux que le parcours "Notre-Dame de Paris : au cœur du chantier" rend hommage. Pour accéder à cet espace souterrain, il faut emprunter l’escalier qui menait autrefois au parking de la cathédrale, sous le parvis, à quelques mètres de la crypte. Là, un parcours organisé en onze étapes thématiques illustre les métiers sollicités pour la restauration, autour de courtes vidéos explicatives et d’installations pédagogiques.
Parmi eux, chercheurs, archéologues, carriers, campanistes, facteurs d’orgue, maçons, tailleurs de pierre, grutiers, charpentiers, bûcherons et échafaudeurs sont mis à l’honneur. Chaque métier est expliqué, et les liens qui les unissent sont mis en lumière dans une fresque étonnante qui illustre la complexité de cet immense chantier.
Un hommage vibrant au savoir-faire de nos artisans
La restauration, elle, comprend la "reconstruction des voûtes effondrées, la restitution des charpentes et des couvertures de la nef, du chœur, de la flèche et des deux bras du transept, le nettoyage approfondi des intérieurs – pierre et décors peints –, des vitraux et du mobilier d’art de la cathédrale, la restauration du grand orgue, le renouvellement complet des installations techniques et de la protection incendie entièrement repensée, la restauration du beffroi nord et la remise en état des cloches dans le massif occidental".
Mois après mois, le chantier avance grâce aux ouvriers et artisans qui mettent leur savoir-faire au service de la reconstruction de la cathédrale qui devrait ouvrir ses portes, plus étincelante que jamais, d’ici la fin de l’année prochaine.
Le parcours, pédagogique et instructif, est à découvrir en famille : qui sait, il suscitera peut-être des vocations de restaurateur, de vitrailliste ou de sculpteur. Projeté sur grand écran, un film immersif clôt l’exposition pour offrir aux visiteurs des images éblouissantes et bien gardées de ces endroits inaccessibles qui sont le secret de Notre-Dame, déambulant entre les gargouilles et autres chimères monstrueuses et les dédales de passerelles qui passaient dans la fameuse forêt aujourd’hui disparue. Retenons l’hommage ardent à toutes ces âmes généreuses qui se sont dévouées pour sauver notre cathédrale.
Face à l’héritage de ces huit siècles d’histoire, relisons ces mots de Saint-Exupéry : "On meurt pour une cathédrale. Non pour des pierres. On meurt pour un peuple. Non pour une foule. On meurt par amour de l’Homme, s’il est clef de voûte d’une Communauté. On meurt pour cela seul dont on peut vivre."
Pratique
Espace Notre-Dame, parvis de la cathédrale, 75004 Paris
Du mardi au dimanche, de 10h à 20h, fermé le lundi
Gratuit sans réservation