Carême 2025
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Comme chaque année à l’approche de Pâques, la place Saint-Pierre a accueilli, pour le dimanche des Rameaux, l’une des célébrations liturgiques les plus riches du calendrier chrétien. Pour commémorer l’entrée triomphale de Jésus à Jérusalem quelques jours avant sa crucifixion, une longue procession de 400 personnes brandissant des palmes s’est enroulée autour de l'obélisque de la grande place. 36 cardinaux et 30 évêques ont levé quant à eux les traditionnels "parmureli", ces grandes feuilles de palmier blanchies et tressées, tandis que des rameaux d’olivier avaient été donnés aux 20.000 fidèles présents place Saint-Pierre. Pour cette première célébration de la Semaine sainte, qui se clôturera dimanche prochain par la messe de Pâques, l'assemblée a pu entendre le long récit de la passion du Christ qui se termine par sa mort sur la croix.
Du fait de sa convalescence, François n’a pas participé à la messe. Trois semaines après sa sortie de l’hôpital où il est resté 38 jours, le Pape se repose encore de sa grave infection respiratoire dans sa résidence Sainte-Marthe du Vatican. Cette semaine, il a toutefois fait trois apparitions imprévues. Dimanche dernier, il est apparu place Saint-Pierre à la fin de la messe du Jubilé des malades. Jeudi, il est allé prier dans la basilique Saint-Pierre et observer des restaurations. Hier, il s’est rendu sans préavis à la basilique Sainte-Marie Majeure pour prier devant une icône de la Vierge Marie qu’il affectionne particulièrement.
Porter la croix "non pas autour du cou, mais dans le cœur"
Pour cette messe des Rameaux, il a délégué le cardinal Leonardo Sandri, vice-doyen du Collège cardinalice, pour présider la messe en son nom. "J’ai l’honneur de vous lire à présent l’homélie préparée par notre pape François", a confié le cardinal argentin après la lecture de l’Évangile. Dans cette homélie, le Pape a choisi de revenir sur l’attitude de Simon de Cyrène. Dans le récit de la passion du Christ, le Cyrénéen est un inconnu qui revient des champs et à qui les soldats romains demandent d’aider Jésus à porter sa croix jusqu’au calvaire. "Le Cyrénéen est obligé de porter la croix : il n’aide pas Jésus par conviction, mais par contrainte", écrit le pape François, faisant remarquer que personne ne sait "ce qui habite le cœur" de cet homme.
François explique ensuite que la croix portée par Jésus et le Cyrénéen est celle qui "porte le péché de tous les hommes". Ainsi, "de manière inattendue et bouleversante", le Cyrénéen est "impliqué dans l’histoire du Salut, où personne n’est étranger", insiste le chef de l’Église catholique. Faisant écho à l’actualité, le Pape s'interroge alors sur le nombre de Cyrénéens qui "portent la croix du Christ" aujourd’hui. Il demande aux catholiques : "Voyons-nous le Seigneur sur leurs visages déchirés par la guerre et la misère ?", leur assurant que "face à la terrible injustice du mal, porter la croix du Christ n’est jamais vain, c’est au contraire la manière la plus concrète de partager son amour sauveur". En conclusion, le Pape propose à tous les fidèles de porter la croix "non pas autour du cou, mais dans le cœur" et de se préparer à la célébration de Pâques "en devenant des Cyrénéens les uns pour les autres".
Le pape François a ensuite fait une apparition sur le parvis de la basilique Saint-Pierre à la fin de la messe des Rameaux. Conduit en fauteuil roulant par son infirmier personnel, le pape François est venu saluer le cardinal Leonardo Sandri qui a présidé la messe en son nom. "Bon dimanche des Rameaux, bonne Semaine sainte", a-t-il ensuite lancé à la foule, avant d'aller saluer des fidèles.