La dictature de Daniel Ortega veut-elle faire du diocèse de Matagalpa un exemple ? Au Nicaragua, le gouvernement accentue violemment la pression sur ce diocèse dont Mgr Rolando Alvarez, en exil à Rome depuis janvier 2024, est l’évêque. L’avocate et chercheuse Martha Patricia Molina a confirmé ce 20 janvier que le régime sandiniste avait ordonné la confiscation du grand séminaire San Luis Gonzaga situé au sud de Matagalpa. "La maison de formation est le cœur du diocèse, la dictature entend arrêter complètement la formation sacerdotale", a-t-elle dénoncé sur X. "Leur objectif reste le même : annihiler et faire disparaître le diocèse de Matagalpa." D’après le journal nicaraguayen La Prensa, 30 séminaristes étaient présents au moment de la confiscation.
Outre le séminaire, le régime a également confisqué le centre pastoral La Cartuja, appartenant au diocèse de Matagalpa, jeudi 16 janvier. Martha Patricia Molina rapporte par ailleurs que le gouvernement a également accentué la surveillance des prêtres du diocèse. Ces nouvelles attaques de la dictature contre l'Église surviennent quelques jours seulement après que Mgr Rolando Álvarez, évêque de Matagalpa, ait accordé une interview à un média espagnol dans laquelle il demande aux jeunes "d'être courageux, créatifs et innovants", les appelant à "ne pas avoir peur" et à "conserver l'énergie nécessaire pour transformer le monde en un meilleur endroit pour tous".
Florilège de persécutions
Arrestations arbitraires, expulsion de congrégations religieuses, interdiction de diffusion des médias catholiques, surveillance des prêtres… Les catholiques sont harcelés en permanence au Nicaragua qui figure parmi les plus répressifs au monde en matière de liberté religieuse. Un rapport du Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) publié début janvier 2025 souligne l'inexorable dérive antichrétienne du régime sandiniste du Nicaragua. 870 attaques contre la liberté de culte ont été commises entre 2018 et 2024. "L’Église catholique est un caillou dans la chaussure de Daniel Ortega. Lorsque lui, ou son épouse, regarde un évêque ou un prêtre, ils ne voient pas un homme de foi mais un soldat qui part en guerre", confiait il y a quelques mois Martha Patricia Molina à Aleteia. "L’Église est le pire ennemi du gouvernement d’Ortega."