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Enseignement catholique : une rentrée sous surveillance

Dans une école catholique, à Valence.

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Valdemar de Vaux - publié le 19/09/24
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Jeudi 19 septembre, le Secrétariat général de l’enseignement catholique (SGEC) tenait sa traditionnelle conférence de presse de rentrée. L’occasion pour Philippe Delorme, secrétaire général, de rappeler le « caractère propre » garanti par la loi Debré et l’attractivité de l’Enseignement catholique à l’heure où sa légitimité et sa liberté sont remises en cause.

« De la sérénité pour l’école », tel est le titre choisi par le secrétaire général de l’Enseignement catholique pour son allocution. Au début de la traditionnelle conférence de presse de rentrée du SGEC, Philippe Delorme a voulu redire et demander cette sérénité alors que le paysage est marqué par l’incertitude, en mettant en avant la « proposition éducative cohérente » de l’Enseignement catholique, « claire, stable, apaisante » qui n’existe pas « par défaut » mais parce que l’État lui-même, par la loi Debré, reconnaît qu’il n’y a pas de « modèle unique » pour l’enseignement. Cependant, le SGEC sait que l’enseignement catholique est sous surveillance, après le rapport de la Cour des comptes en juin 2023 qui pointait la méconnaissance des financements et le manque de contrôle par l’Etat, également après celui de l’Assemblée nationale d’avril dernier qui mettait en doute le respect de la loi Debré. Philippe Delorme s’est donc attaché à défendre une école catholique qui ne prospère pas « ‘sur le dos’ de l’enseignement public » et qui n’est pas le « miroir conjoncturel de [ses] dysfonctionnements grandissants ». 

« La guerre scolaire n’a pas de raison d’être » assure celui qui rappelle, à propos du cas de Christian Espeso, directeur de l’Immaculée-Conception à Pau suspendu le 11 septembre, que la laïcité n’a pas pour objet de supprimer toute expression de la foi, que « les enseignants du privé ne sont pas soumis au principe de neutralité », qu’il est possible d’obliger ses élèves à écouter un évêque pour « se forger une opinion », que prier n’altère la liberté de conscience de personne. « On marche sur la tête ! » s’est-il d’ailleurs exclamé plusieurs fois. S’il a assuré plusieurs fois attendre de l’État des contrôles – de la DGFIP pour les finances et de l’Éducation nationale pour le respect du contrat d’association – car il est « le garant de notre liberté », il s’est étonné de la méconnaissance du Code de l’éducation et des libertés scolaires des inspecteurs, même si des vademecum sont en cours de rédaction par le ministère de l’Éducation nationale pour les aider.

« Une bonne rentrée » 

Malgré cette surveillance, la conférence de presse a permis de faire un bilan positif des effectifs, preuve que les établissements catholiques gardent la côte. Alors que le système scolaire perd chaque année environ 75.000 élèves pour des raisons démographiques, dans 19 académies sur 30 les inscriptions sont plus nombreuses que l’an passé et la perte nationale n’est « que » de 3.480 élèves. L’enseignement libre catholique scolarise à peu près 20% des élèves français mais ne subit que 5% des pertes. Une petite baisse (0,13%) qui provient notamment de territoires où l’enseignement catholique a une forte implantation (Lille et Rennes) et de départements plus isolés (Orne, Lot).  

« Une bonne rentrée » marquée par l’augmentation des inscriptions dans les premières classes de chaque niveau, dans les lycées professionnels (+ 1.6%) et l’enseignement agricole (+ 1.8%). Parce que « l’Enseignement catholique ne concerne pas seulement Paris » a rappelé plusieurs fois Philippe Delorme qui, au sujet de la capitale, a définitivement fermé la porte à des fermetures de classes pour équilibrer les effectifs entre le privé et le public. Julien Grenet, économiste, prédit en effet que 50% des élèves parisiens seront scolarisés dans les écoles catholiques dans dix ans, mais la loi Debré permet justement la liberté de choix des familles. Lesquelles, d’après Philippe Delorme, et même inconsciemment, choisissent de tels établissements pour leur projet éducatif, ou le découvrent ensuite. En tout cas le devraient-ils.

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