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Les trois secrets de la joie selon sainte Marguerite-Marie

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Jean-Michel Castaing - publié le 24/06/24
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Dans une de ses lettres, sainte Marguerite-Marie Alacoque livre les secrets de la joie : s’attacher à Jésus de façon à aimer comme lui, et donc à moins penser à nous qu’à Lui et aux autres. Pour la sainte de Paray-le-Monial, la joie et l’amour, c’est tout un.

Jésus n’est pas resté le seul à avoir proclamé des béatitudes, c’est-à-dire à avoir annoncé les conditions spirituelles d’une joie à venir ("heureux les doux", "heureux les artisans de paix", etc.). À sa suite, et sous l’inspiration de l’Esprit saint, des saints et des saintes ont fait part de leurs expériences en témoignant des ressorts profonds de la joie véritable. Parmi ces privilégiés du Seigneur, sainte Marguerite-Marie Alacoque (1647-1690), la religieuse qui bénéficia des plus célèbres apparitions de Jésus de l’histoire de l’Église, à Paray-le Monial en Bourgogne, nous a livré le secret de la joie. Dans une lettre, elle écrit : "Qu’heureuses sont les âmes qui sont tout à lui (le Sacré-Coeur), qui n’aiment qu’en lui et pour lui" (Lettre 41). 

Ainsi, pour notre sainte, la recette de la joie consiste à être tout à Jésus (puisque le Sacré-Cœur, c’est Jésus), à aimer en lui et pour lui. Entrons dans cette profession de foi en nous aidant des trois prépositions utilisée par Marguerite-Marie : "à", "en" et "pour" Jésus.

1Être à Jésus

"Être à lui." La préposition "à" fait allusion à la consécration du disciple à son Maître. En effet, par le baptême, le croyant est consacré "à" Dieu et "à" Jésus qu’il a revêtu : "Vous tous que le baptême a unis au Christ, vous avez revêtu les Christ", dit saint Paul aux Galates (Ga 3, 27). Pour la sainte de Paray-le-Monial, le premier moyen d’être heureux, c’est d’appartenir au Sacré-Cœur et donc à Jésus. C’est une façon de dire qu’en dehors de lui, il n’est pas de joie durable et substantielle. C’est aussi confesser indirectement la divinité de Jésus, car qui est heureux en lui-même et peut dispenser la joie de son propre fonds, sinon Dieu seul ?

2Aimer en Jésus

"Aimer en lui." Par cette seconde expression, Marguerite-Marie indique que la joie n’est pas séparable de l’amour. Hors de l’amour, point de joie ! Cependant, la préposition "en" fait signe en direction d’un amour bien particulier : celui de Jésus. Non seulement la joie est conditionnée par l’amour que nous lui portons, mais surtout par la faculté d’aimer comme Jésus et donc "en" lui. Il ne suffit pas d’être disciple, encore faut-il se greffer sur la puissance de charité qui constitue la substance du Sacré-Cœur, d’aimer d’un "même cœur" que Jésus. Là réside le second secret de la joie : entrer dans la fournaise d’amour du Cœur de Jésus afin d’aimer comme et en lui, c’est-à-dire avec son intensité et sa force. Cette condition de la joie demande de connaître le code d’accès d’entrée dans ce Cœur. Or, ce code est simple : il suffit de frapper et de demander à Jésus de reposer sur son Cœur. Autre code d’accès à cette joie divine : le sacrement de l’Amour, le sacrement nuptial, l’Eucharistie, par laquelle nous ne faisons plus qu’un avec Jésus.  

3Aimer pour Jésus

"Aimer pour lui." Le troisième secret de la joie selon sainte Marguerite-Marie est plus délicat à aborder. L’expression "aimer pour lui" peut avoir plusieurs significations. D’abord, c’est manifester notre amour pour Jésus vis-à-vis des autres et devant eux, en guise de témoignage actif : j’aime mon prochain pour propager le règne de Dieu autour de moi de telle sorte que j’aime "pour" que l’amour de Jésus soit connu et étende son règne sur les autres cœurs par propagation. L’expression "aimer pour lui" signifie également que le chrétien devient un prolongement de Jésus, qu’il lui est une "humanité de surcroît" comme disait la carmélite sainte Élisabeth de la Trinité. Dans ce cas, j’aime mon prochain comme le ferait Jésus s’il était encore sur terre. Je prends sa place, je me substitue à lui après qu’il m’ait donné les pouvoirs et la charité de son Cœur. Enfin, "aimer pour lui", c’est consoler Jésus du manque d’amour que lui témoignent les hommes. Dans cette perspective, je mets de l’amour pour Jésus là où il n’y en a pas, de façon à compenser la tiédeur et la froideur des indifférents. De la sorte, j’aime "pour" Jésus, c’est-à-dire pour le réconforter et lui faire plaisir ainsi que le faisait sainte Thérèse de Lisieux.

Par cette troisième expression "aimer pour" Jésus, la sainte de Paray-le-Monial nous révèle que la joie véritable consiste à prolonger, à notre place, l’existence qu’il mena jadis tandis qu’il était homme mortel, d’aller à la rencontre des autres, de concert avec lui, et surtout d’aimer de façon désintéressée, de ne penser qu’à lui, en s’oubliant soi-même. Alors, Jésus nous rendra cet amour en lequel est condensée la seule joie qui compte et qui ne passera jamais car elle s’identifie à l’être divin du Christ. 

L’équivalence parfaite de la joie et de l’amour

Finalement, les trois recettes de la joie selon Marguerite-Marie se résument dans l’équivalence parfaite de la joie et de l’amour. N’est heureux que celui qui aime Jésus au point de lui appartenir, celui qui aime comme lui son prochain et enfin celui qui aime de façon à rendre à Jésus la gloire qui lui est due. Expérimentons ce secret de la joie si nous ne l’avons pas encore essayé ! 

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