Certes, ces dix abbayes méritent leur place dans l’histoire de l’art français. Elles sont protégées par l’Etat au titre des Monuments Historiques, à cause de leur intérêt historique, architectural et artistique. Le Mont-Saint-Michel et sa baie sont inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco, le val de Loire aussi. L’abbatiale Sainte-Foy de Conques et l’abbaye de La Sauve-Majeure font partie des biens inscrits au patrimoine mondial de l’Unesco au titre des chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle. L’Île Saint-Honorat (abbaye de Lérins) est un site classé depuis 1941. Les vestiges de l’abbaye de Cluny ont reçu le label du Patrimoine européen décerné aux lieux qui symbolisent l’histoire de l’Europe.
Mais ces dix abbayes ont été choisies pour leur fécondité spirituelle. Des communautés religieuses vivent aujourd’hui sur place dans la plupart d’entre elles : des bénédictins à Solesmes et à Saint-Benoît-sur-Loire, des cisterciens à Lérins, des prémontrés à Conques, des chartreux à La Grande chartreuse, une Fraternité monastique de Jérusalem au Mont-Saint-Michel. Mais, même inhabitées, ces abbayes sont porteuses d’un message de foi intemporel et universel. Elles touchent encore par leur rayonnement spirituel (Cluny, maison mère de 1.400 dépendances !) ou par la vertu de leur fondateur (saint Louis à Royaumont).
Aujourd’hui, celui qui désire se (re)mettre en marche peut chercher Dieu dans le silence, prier grâce à la beauté du chant grégorien ou se retirer à l’écart du monde sur une île monastique et paradisiaque.