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Le 13 mai 1981, Mehmet Ali Ağca tente de tuer le pape Jean Paul II, lors de l’audience générale place Saint-Pierre au Vatican. Touché plusieurs fois, le Pape tombe sous les balles. La soutane qu’il porte se tâche rapidement de sang. Jean Paul II en perd une grande partie avant d’être hospitalisé d’urgence à la clinique romaine Gemelli.
Jusqu’au 13 mai 2015, cette soutane tâchée de sang n’a jamais été exposée. C’est seulement 34 ans après la tentative d’assassinat du Pape que l'ancien secrétaire du pontife polonais, l’a confiée au sanctuaire Jean Paul II de Cracovie. Celui qui accompagnait le Saint Père au moment de l'attentat a expliqué alors aux médias que c'est bien dans cette soutane, portant toujours des traces des balles et de son sang, que le souverain pontife avait été transporté à l'hôpital.
L’habit papal avait été conservé par sœur Tobiana de la Congrégation des Servantes du Sacré-Cœur de Jésus, religieuse polonaise qui travaillait au service de Jean Paul II depuis le début de son pontificat. C’est elle qui avait récupéré le vêtement à l'hôpital le jour même de l’attentat. Elle l’avait rangé au Vatican sans l'avoir jamais lavée ou montrée à qui que ce soit.
Sœur Tobiana était l’une des personnes très proches de Karol Wojtyla. Au moment de son élection au trône de saint Pierre, le 16 octobre 1978, elle l’avait suivi jusqu’à Rome avec quatre autres religieuses de la même congrégation pour s’occuper de nombreuses tâches du quotidien auprès du Pape : repas, ménage, repassage, traduction du courrier en italien etc. Mais sœur Tobiana avait aussi une autre fonction : elle était son infirmière. Celle qu’on appelait au Vatican l’ange gardien du pape accompagnait ce dernier pendant ses voyages à l’étranger. Et quand l’état de santé de Jean Paul II s’est empiré, elle a veillé auprès de lui jour et nuit jusqu’à sa mort.
Rien d’étonnant qu'elle ait eu le réflexe de récupérer sa soutane éclaboussée de sang, alors que le monde entier était suspendu dans la prière en espérant un miracle lors de l’opération de Jean Paul II.
Si elle est restée discrète et n’a jamais souhaité parler en public de ses années passées au Vatican, sœur Tobiana a été un témoin important lors du procès en béatification du pape polonais. Et elle a toujours été sûre d’une chose : cette soutane est témoin d’un miracle comme l'a précisé le cardinal Dziwisz en confiant la soutane au sanctuaire : "Cette relique est un signe du miracle qui lui a sauvé la vie. Notre Dame de Fatima lui a sauvé la vie. Qu'elle soit le témoin de l'attentat mais aussi le témoin de la grandeur de Jean Paul II".
En effet, lorsque Jean Paul II s'est réveillé à l’hôpital après son opération, il a aussitôt fait ce lien : l’attentat avait eu lieu le jour anniversaire de la première apparition de la Vierge aux voyants de Fatima. "Une main tenait l'arme, une autre guidait la balle", révéla-t-il sans hésitation. Pour lui, cette autre main, c’était celle de la Vierge Marie qui, ce qu’il découvrira ensuite, avait annoncé son assassinat.
La soutane est exposée en permanence au Sanctuaire Jean Paul II de Cracovie qui fait partie du Centre Jean Paul II "N’ayez pas peur". Visité par de nombreux pèlerins, l’édifice a été construit sur le site de l’ancienne usine Solway, où le futur pape avait travaillé comme simple ouvrier sous l’occupation allemande.