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« Notre challenge ? Faire découvrir aux fiancés que l’on donne sa vie à l’autre »

Guillaume et Dorota Andrieu

courtesy of Guillaume et Dorota Andrieu d'Iray

Guillaume et Dorota Andrieu d'Iray préparent les fiancés au mariage depuis quinze ans.

Marzena Devoud - publié le 03/03/21

Mariés et parents de trois enfants, Guillaume et Dorota vivent une expérience très forte et pas si répandue que cela : depuis quinze ans, ils préparent les fiancés au mariage religieux. Un vrai challenge d'évangélisation, très enrichissant (aussi) pour leur propre couple. Rencontre.

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Paroissiens de Notre-Dame de l’Assomption de Passy à Paris, Guillaume entrepreneur dans le domaine publicitaire et Dorota, artiste du trompe l’œil et assistante du curé de la paroisse, se sont mariés en 1997. Lui, Français aux racines normandes. Elle, Polonaise née en France. Tous les deux, grands et sportifs, donnent l’impression d’être toujours en mouvement. Parents de trois enfants, Tatiana (21 ans), Alexandra (19 ans), et Maximilien (14 ans), ce couple très croyant vit depuis déjà près de quinze ans une expérience très forte, et pas si répandue que cela : Guillaume et Dorota Andrieu d’Iray préparent les fiancés au mariage.

Chaque année, et au rythme de rencontres toutes les trois semaines pendant douze mois, ils accompagnent deux couples. Cet engagement, ils le conçoivent comme un service rendu à l’Église, après avoir entendu son appel de la manière la plus simple possible… Au cours d’une messe dominicale de Notre-Dame de l’Assomption de Passy en 2007, après avoir lu la première lecture et au moment où elle quittait l’ambon pour rejoindre Guillaume et leurs enfants parmi l’assistance, le père Pascal Duloisy fait signe à Dorota. « Je veux vous voir tous les deux à la sortie de la messe », lui dit celui qui était le curé de la paroisse à l’époque. « J’étais persuadée qu’il allait me faire une remarque à propos de ma prestation », se souvient Dorota, amusée. « Pas du tout, poursuit-elle, il nous a dit sans détours qu’il avait besoin de nous pour la préparation des couples au mariage religieux« .

Guillaume et Dorota Andrieu d'Iray
courtesy of Guillaume et Dorota Andrieu d'Iray
Guillaume et Dorota avec leurs enfants : Tatiana, Alexandra et Maximilien.

Sans hésiter, Guillaume et Dorota disent « oui ». C’est le signe que le temps est venu pour eux de rendre service aux autres avec leur expérience : dix ans de mariage, trois enfants, des moments de joie mais aussi des épreuves traversées ensemble… Le couple suit alors une formation d’une année à la paroisse Saint-Léon, animée par Jean Villeminot. Ce diacre, auteur entre autres de Carnet de route des fiancés,propose aux couples préparateurs un parcours qui se compose d’un enseignement général, de travaux à faire sur des textes précis, d’un temps de réflexion à deux, comme d’un temps d’échange avec d’autres couples… Bref, un programme intense et bien structuré qui apporte un éclairage de fond sur les différents aspects de la préparation au mariage.

Nous étions tous les deux enthousiastes de pouvoir se former pour être au service des autres. Mais en premier lieu, cet enseignement a été très enrichissant pour notre propre couple.

« Nous étions tous les deux enthousiastes de pouvoir se former pour être au service des autres. Mais en premier lieu, cet enseignement a été très enrichissant pour notre propre couple », constate Guillaume. Depuis cette formation, deux couples sont confiés chaque année à Guillaume et Dorota par le curé de la paroisse qui rencontre auparavant les fiancés. « Le parcours consiste à travailler les textes de la Bible en répondant aux questions. Les jeunes échangent d’abord entre eux, pour ensuite se retrouver avec nous toutes les trois semaines pour une soirée d’éclairage et de discussion », précise Dorota. 

Du quotidien à la lumière de la catéchèse

Pour tous les deux, il est très important que la préparation se fasse à la lumière de la catéchèse, même si les fiancés sont très friands des témoignages et des exemples concrets de la vie quotidienne. « Cela nous frappe de voir à quel point les fiancés veulent savoir comment gérer l’argent, comment se préparer à l’accueil des enfants, comment se mettre d’accord pour l’éducation des enfants, comment gérer les belles-familles… », confie Guillaume.

On essaie de les aider non pas en anticipant les difficultés éventuelles, mais en leur donnant des pistes pour avoir un regard bienveillant et un regard d’amour sur les aléas de la vie.

« Évidemment, ce n’est pas le prêtre qui va leur raconter la relation avec la belle-mère, ni comment vivre l’attente de l’enfant, ou les difficultés qu’on peut rencontrer dans le couple lorsqu’un enfant paraît et fait passer la relation de deux à trois personnes », ajoute Dorota. Des bouleversements qu’elle et son mari partagent volontiers en s’aidant des exemples de proches ou de leurs propres expériences. « Cela amène les fiancés à prendre conscience qu’il y a des questions auxquelles ils vont se confronter. On essaie de les aider non pas en anticipant les difficultés éventuelles mais en leur donnant des pistes pour avoir un regard bienveillant et un regard d’amour sur les aléas de la vie », résume Guillaume.

Avoir un regard de vérité

Parfois, les choses ne sont pas simples. C’était le cas de ces fiancés qui n’étaient pas du tout ajustés. « On se demandait pourquoi ils allaient se marier. Pour schématiser, elle, très timide et follement amoureuse de lui alors que lui, macho, avait l’air de toujours penser à autre chose. On avait l’impression d’un véritable déséquilibre », raconte Guillaume. Ils décident de changer de méthode et de parler séparément avec chacun : Dorota de femme à femme avec la fiancée et Guillaume, d’homme à homme avec le fiancé. Le but était de les mettre en face de cette situation.


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« Notre mission était de préparer au mariage alors que face à eux, nous étions dans une situation d’alerte », souligne Guillaume. Finalement les jeunes fiancés seront reconnaissants de ce regard de vérité. « Ils nous ont expliqué plus tard qu’ils avaient pris conscience de certaines choses, notamment liées au fait que la fiancée, très amoureuse de lui depuis toujours, était au départ le futur témoin du mariage de son fiancé avec… sa meilleure amie ! Là, on voyait bien qu’il n’était pas vraiment question d’un mariage romantique. Il fallait le « travailler » en profondeur avec le prêtre. Dans le cas d’une union qui nous paraît moins évidente, comme cela peut-être le cas d’un mariage de raison, il faut poursuivre avec les fiancés un vrai questionnement sur leur engagement », conclut Guillaume. 

Donner envie d’aller à la rencontre de Jésus

Il y a aussi parfois d’autres déséquilibres qui demandent à être nommés pendant la préparation au mariage. C’est le cas de ce couple dont le fiancé venait manifestement d’une famille aisée. Tout semblait dans l’ordre, mais Guillaume et Dorota remarquent que la question du contrat de mariage est un sujet systématiquement évité. « On voyait bien que le fiancé fuyait la question en disant « cela ne m’intéresse pas ». Pour avouer finalement un beau jour que le notaire de famille préparait un certain type de contrat décidé par son conseil familial. « Bien sûr, cela ne nous regarde pas de savoir quel type de contrat les fiancés envisagent de signer, mais c’est à nous de veiller à ce que ce sujet soit bien réfléchi, discuté et décidé de façon honnête par les deux fiancés ensemble », explique Dorota. « Nous voulions les amener à ce qu’ils en parlent le soir même entre eux, pour que l’un n’impose pas à l’autre la décision prise par sa famille », ajoute Guillaume. 




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La plupart du temps, la majorité des couples que les époux préparent vivent déjà ensemble. Ils partagent le même toit et des crédits qu’ils ont contractés l’un avec l’autre. « On leur parle beaucoup alors de leur liberté, de leur manière de s’engager qui n’est justement pas totalement libre… On leur parle aussi de ce que signifie la chasteté avant le mariage. Bien sûr, cela fait beaucoup rigoler certains, parce que pour la plupart, ils ne sont pas chastes depuis longtemps. Pourtant, ce qui nous semble important, c’est de souligner que même lorsqu’on se connaît physiquement depuis longtemps, il est essentiel de comprendre le vrai sens de la chasteté et la différence entre vivre ensemble et coucher ensemble », confient-ils.

Parmi ces fiancés, rares sont les catholiques pratiquants. Pour nous, couple préparateur, c’est un super challenge de se dire qu’on a huit soirées pour les évangéliser.

Parmi ces fiancés qui se préparent au mariage religieux avec Guillaume et Dorota, rares sont les catholiques pratiquants. Mais même s’ils souhaitent se marier à l’église par tradition, ils sentent intuitivement que c’est important de mettre Jésus au milieu de leur vie. « Au fond, ils se souviennent de la catéchèse reçue dans leur enfance, ils veulent alors associer le Seigneur à leur mariage, mais ils ne savent pas très bien pourquoi. « Dans la plupart des cas, l’un des deux est moteur dans la demande d’un mariage religieux, et l’autre accepte pour lui faire plaisir.


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Pour nous, couple préparateur, c’est un super challenge de se dire qu’on a huit soirées pour les évangéliser. Comment ? Par notre vie, par notre manière d’être en tant que couple… Ensuite, en leur révélant tous les bienfaits de vivre avec Jésus au quotidien. On essaie de leur montrer que sans Jésus, les choses difficiles de la vie seraient beaucoup plus graves. On tente de leur donner envie d’aller ensemble à la rencontre de Jésus », souligne Dorota.

Toute la préparation au mariage vise à faire découvrir aux fiancés que l’on donne sa vie à l’autre, à l’instar de Jésus qui donne sa vie pour nous.

Préparer les autres au mariage enrichit profondément la vie de Guillaume et Dorota. « Nous avons l’impression de se faire des déclarations d’amour à toutes les soirées de préparation. Être le couple préparateur au mariage nous a renforcé dans notre foi. Quand les fiancés nous posent des questions, notre objectif absolu est de répondre en vérité. On ne raconte pas des choses auxquelles on ne croit pas. Répondre à leurs questions nous oblige à creuser, à trouver les mots les plus justes, à rebondir sur les points de notre propre vie qu’on a un peu évacué trop vite », explique Guillaume. Et à deux de résumer d’une seule voix : « Toute la préparation au mariage vise à faire découvrir aux fiancés que l’on donne sa vie à l’autre, à l’instar de Jésus qui donne sa vie pour nous. Il n’y a pas de plus bel amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime. Le mariage est la plus belle décision qu’un chrétien puisse prendre. Pour cela, nous sommes tous bien démunis, et nous avons besoin d’avoir Jésus au milieu de nous, et de faire notre vie à trois avec Jésus ».

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