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C’est la Toussaint, contemplons le sourire des saints

Mère Teresa.

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Henri Quantin - publié le 28/10/20
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La joie des saints est une joie attirante. Si leur sourire n’est jamais complaisant, car il déteste le mal, il est le signe du bonheur que Dieu veut pour chacun d’entre nous.

La joie des saints est une joie attirante. Si leur sourire n’est jamais complaisant, car il déteste le mal, il est le signe du bonheur que Dieu veut pour chacun d’entre nous.

« Il n’y a qu’une tristesse, c’est de n’ÊTRE PAS DES SAINTS. » Que tirer de la fameuse formule de Léon Bloy, si ce n’est cette conclusion évidente : seuls les saints sont heureux ? Sommes-nous prêts à croire que Dieu veut notre bonheur et que la sainteté est plénitude et non recoin austère ou piège pervers ? « Je ne suis pas un saint », dit-on parfois. Derrière l’apparente humilité se cache souvent une complaisance pour nos travers, nos bien-nommés « péchés mignons ».



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« Je ne suis pas un saint » signifie alors « je suis un type cool, qui sait s’amuser, pas une face blême complexée ». Triste image de la sainteté, qui fait de l’union amoureuse à Dieu une menace pour notre bonheur. Aucun péché n’est mignon, car tous défigurent le visage lumineux que Dieu veut pour nous. Étonnante servitude volontaire : nous tenons à ce qui nous asservit et craignons ce qui nous libère.

La joie du frère Luc

Priées de fournir des photos de leur petite sœur Thérèse de Lisieux, les filles Martin avaient cru bon de dissimuler celles où elle souriait. Elles croyaient ainsi faire avancer la cause de béatification de leur sœur, en montrant que c’était une fille sérieuse. Heureusement, le sourire de la sainte du « Tout est grâce » nous a été rendu. Oui, les saints peuvent avoir le sourire. Dans le film Des hommes et des dieux, le visage espiègle du frère Luc, que la mort de Michaël Lonsdale a remis récemment en lumière, le rappelle délicatement à ses frères d’agonie. Avouons que face à cette enfance continuée et à cette offrande de soi pudique et amusée, le volontarisme un peu crispé du frère Christian, tel que le jouait du moins Lambert Wilson, peinait davantage à convaincre de la joyeuse union à Dieu du martyr.


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Tout sourire n’est pas saint pour autant. Ernest Hello, l’un des maîtres de Léon Bloy, nous invite à ne pas confondre compassion et complicité : « Le saint véritable a la charité ; mais c’est une charité terrible qui brûle et qui dévore, une charité qui déteste le mal, parce qu’elle veut la guérison. Le saint que le monde se figure aurait une charité doucereuse, qui bénirait n’importe qui et n’importe quoi, en n’importe quelle circonstance. Le saint que le monde se figure sourirait à l’erreur, sourirait au péché, sourirait à tout, sourirait à tous… ». De fait, le sourire mielleux nous veut rarement du bien et le Christ ne sourit guère aux pharisiens.

Tout est possible à Dieu

À nous, alors, de garder le sourire quand un saint véritable nous tire vers le haut, au lieu de flatter nos petits arrangements avec le mal. N’oublions jamais que Dieu veut notre sainteté. « Trop dur pour moi », dira-t-on. Bien sûr, mais pas impossible à Dieu si nous le laissons faire sans résistance. Chantons tant que nous voulons « Je ne suis pas un héros », mais croyons que Dieu est plus grand que notre cœur. Maximilien Kolbe, Teresa de Calcutta, Jean-Marie Vianney : aucun n’est né avec un capital-sainteté supérieur au nôtre. Pour ne pas fêter la Toussaint en vain, demandons au Seigneur de faire de nous des saints. Le monde a plus que jamais besoin d’hommes et de femmes qui savent d’où vient leur sourire.

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