Saint Camille de Lellis, saint Vincent de Paul, Mère Teresa, Sœur Emmanuelle, les époux La Garaye, Follereau, Nottegar… et tant d’autres ont consacré leur vie à se mettre au service des plus faibles, des plus pauvres et des plus malades. Une mise en application totale de l’Évangile et de la charité, à laquelle nous invite Jésus-Christ : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40).
Lors de sa messe d’installation le 19 mars 2013, le pape François avait eu ces humbles paroles en parlant de sa mission pontificale : « N'oublions jamais que le vrai pouvoir est le service ». Même si nous n’avons pas la vocation d’aller au bout du monde soigner les plus miséreux, les occasions de se mettre au service des autres ne manquent pas. Et la vie familiale en offre un magnifique condensé.
Transformer, à la lumière du Christ, sa manière de servir
En effet, une responsabilité comme celle de père ou de mère de famille entraîne le fait d'être quotidiennement au service des siens, de son conjoint, de ses enfants. Cependant, il arrive, parfois, que cet esprit de bienveillance soit subi, et non choisi. Que l’on agisse par devoir et non plus par amour. Quand on est fatigué, en manque de reconnaissance ou en état de saturation pour "services rendus à la maison".
C’est à ce moment-là qu’il faut, primo, prendre du temps pour soi pour se ressourcer, et secundo, aller puiser de toute son âme dans son réservoir d’amour intérieur pour transformer, à la lumière du Christ, sa manière de servir. Une démarche facilitée grâce à une intimité avec Dieu, Lui qui est la source de tout amour.
Eline Landon, dans son livre Burn out maternel et épuisement spirituel (Artège), témoigne : « Le ciel est en nous, mais trop souvent nous l’avons oublié. Nous devons retrouver ce ciel, la présence de Jésus en nous, caché au plus profond de notre être, lui qui est capable de nous relever, de nous redresser, de nous aimer telles que nous sommes, et de faire jaillir la vie en nous ».
Un modèle en la matière : la Vierge Marie. Qui s’est elle-même définie comme la « servante du Seigneur » (Lc 1, 38). « C'est par obéissance à la Parole de Dieu qu'elle a accueilli sa vocation privilégiée, mais pas du tout facile, d'épouse et de mère de la famille de Nazareth. En se mettant au service de Dieu, elle s'est mise aussi au service des hommes : service d'amour. C'est ce service qui lui a permis de réaliser dans sa vie l'expérience d'une mystérieuse mais authentique “royauté”. (…) Sa “royauté” est un service ! Son service est une “royauté” ! », soulignait le pape Jean Paul II dans sa Lettre aux femmes (29 juin 1995). Un pouvoir royal donc, auquel est convié toute personne qui se met au service des siens par amour.