separateurCreated with Sketch.

Prêtre, une fonction omniprésente dans la Bible

Melkisedek-roi-de-Salem-et-pretre-tableau-domaine-public

Melkisédek, roi de Salem et "prêtre du Dieu très haut".

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Philippe-Emmanuel Krautter - publié le 29/03/25
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Si elle n’est pas à proprement parler un métier, la fonction de prêtre dans la Bible concerne cependant nombre de personnes dont c’est l’activité à part entière et à plein temps, une activité essentielle, donc, au cœur du judaïsme et de la Bible…

Campagne de soutien 2025

Ce contenu est gratuit, comme le sont tous nos articles.
Soutenez-nous par un don déductible de l'impôt sur le revenu et permettez-nous de continuer à toucher des millions de lecteurs.

Je donne

Citée plusieurs centaines de fois dans la Bible, la fonction de prêtre s’avère être en effet omniprésente dans le judaïsme. La Bible y fait référence dès le Livre de la Genèse en évoquant la figure symbolique et déterminante de Melkisédek, roi de Salem et, précise le texte, "prêtre du Dieu très haut" (Gn 14,18). Fonction présente également dans les autres religions antiques, les chefs de clan ou de famille pouvaient initialement exercer ces fonctions sacerdotales avant que le roi ne s’en charge lui-même, tel David offrant des sacrifices lors du transfert de l’Arche à Jérusalem ou encore son fils Salomon pour la dédicace du Temple. Mais, au fil de la croissance du peuple d’Israël, il apparut nécessaire d’instituer un corps distinct et spécifique chargé du respect de la Loi de Moïse.

Des fonctions essentielles

La fonction de prêtre échut alors aux prêtres avec à leur tête le frère de Moïse, Aaron ; la prêtrise sera dès lors limitée à la tribu de Lévi dont était originaire Moïse. Le Livre du Lévitique nous précise expressément les multiples obligations pesant sur les prêtres : 'Vous, vous ne quitterez pas l’entrée de la tente de la Rencontre, de peur de mourir, car l’huile d’onction du Seigneur est sur vous" (Lv 10,7), et toujours dans ce même Livre du Lévitique de poursuivre : "Quand vous devez entrer dans la tente de la Rencontre, toi et tes fils avec toi, ne buvez ni vin ni boisson forte. Alors vous ne mourrez pas. C’est un décret perpétuel pour toutes vos générations. Vous séparerez le saint et le profane, l’impur et le pur, et vous enseignerez aux fils d’Israël tous les décrets que le Seigneur a édictés pour eux par l’intermédiaire de Moïse." (Lv 10,9-11).

Au fil de l’évolution du judaïsme, les prêtres deviendront des fonctionnaires royaux à part entière, fonctionnaires royaux chargés du culte avec, à leur tête, le Grand prêtre. Ce dernier servait dans le Temple, et ce titre le "Grand prêtre" sera souvent avec le christianisme associé à la personne même de Jésus.

High-priests-of-Israel
"Grands Prêtres d'Israël" (Cohen ha-Gadol), Terra Sancta quae in Sacris Terra Promissionis olim Palestina (1648-1664).

De manière plus générale, l’étendue du pouvoir des prêtres du judaïsme apparaîtra rapidement essentielle avec des fonctions pouvant aller de la garde du sanctuaire jusqu’aux nombreux sacrifices dont ils avaient la charge et que le Lévitique dans l’Ancien Testament évoque dans le détail. Le prêtre pourra à l’occasion aussi pratiquer des sacrifices d’expiation pour laver la faute d’un homme ayant enfreint les commandements divins. Enfin, l’enseignement de la Loi occupe également une part importante de leurs activités en rappelant les rites à observer et les traditions à respecter.

Des pouvoirs contestés

Si les prêtres occupent ainsi une place essentielle avec des pouvoirs forts, l’histoire du judaïsme relate cependant le cas de prêtres n’exerçant pas leur mission de manière orthodoxe comme lors de l’épisode du Veau d’or. Des critiques seront encore adressées à leur encontre lorsqu’ils omettront certaines de leurs missions essentielles telles celles de l’enseignement pour leur préférer la gestion des offrandes, souvent plus lucratives ; des dérives que ne manqueront pas de dénoncer les prophètes à de multiples reprises notamment Osée avec cette critique plus que cinglante : "Mais que nul n’accuse, que nul ne réprimande : Prêtre, c’est avec toi que je suis en procès ! Tu trébuches le jour, le prophète aussi trébuche avec toi la nuit ; je réduirai ta mère au silence, et mon peuple, faute de connaissance, sera, lui aussi, réduit au silence. Puisque tu as rejeté la connaissance, je te rejetterai et tu ne seras plus mon prêtre ; puisque tu as oublié la loi de ton Dieu, à mon tour, j’oublierai tes fils. Tous, tant qu’ils sont, ils ont péché contre moi : je vais changer leur gloire en infamie. Ils se repaissent du péché de mon peuple et vers leur faute ils portent leur désir. Il en sera du prêtre comme du peuple : je sévirai contre lui à cause de sa conduite et je lui revaudrai ses actions" (Os 4,4-9).

Jésus, lui aussi, aura des mots durs à leur égard lorsqu’il dénoncera le titre de Rabbi ou de père alors que selon ses propres mots : "Pour vous, ne vous faites pas donner le titre de Rabbi, car vous n’avez qu’un seul maître pour vous enseigner, et vous êtes tous frères. Ne donnez à personne sur terre le nom de père, car vous n’avez qu’un seul Père, celui qui est aux cieux" (Mt 23, 8-9). Des mots restés célèbres, mais que Jésus paiera cher puisque c’est par le Grand prêtre Caïphe lui-même qu’Il sera condamné…

Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)