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L’improvisation de François qui a fait sourire les Luxembourgeois

Pope Francis (L) meets with Luxembourg's Prime minister Luc Frieden at the Cercle Cite in Luxembourg city, during a four-day apostolic journey in Luxembourg and Belgium, on September 26, 2024.
Hugues Lefèvre - publié le 26/09/24
Dans un discours prononcé jeudi matin dans le cadre très solennel du Cercle Cité de Luxembourg, le pape François a fait sourire les autorités et les représentants de la société civile du pays par une exhortation improvisée sur la natalité. Un thème qui lui est très cher.

Sous un lustre magistral d’un palais Art déco situé au cœur de Luxembourg-Ville, les grandes personnalités du petit pays se retrouvent pour accueillir le pape François, près de 40 ans après la visite de Jean-Paul II. Au premier rang, le grand-duc Henri du Luxembourg et son épouse, la grande-duchesse Maria Teresa, prennent place. À quelques encablures, deux anciens présidents de la commission européenne et Premiers ministres du Luxembourg, Jacques Santer et Jean-Claude Juncker, patientent. Autorités, représentants de la société civile, diplomates ou bien religieux… Ils sont 300 à être venus écouter le pontife de 87 ans dans ce cadre distingué. 

S’il vous plaît : plus d’enfants… c’est l’avenir. Je ne dis pas ‘plus d’enfants et moins de chiots’, cela je le dis en Italie, mais à vous : plus d’enfants.

C’est avec gravité que le Pape, arrivé en fauteuil roulant sur le parquet lustré, prononce son discours, mettant en garde l’Europe contre les vents de guerre qui soufflent de nouveau. « Il semble que le cœur humain ne sache pas toujours garder la mémoire et qu’il s’égare périodiquement pour retourner sur les chemins tragiques de la guerre », confie-t-il aux habitants de ce pays balayé par deux guerres mondiales, et qui fut l’un des pionniers de la construction de l’Union Européenne. Parmi les personnalités assises sur les chaises rouges capitonnées, trois responsables du dicastère de la Communication du Saint-Siège ont la tête vissée sur leur version papier du discours. Ligne par ligne, ils suivent l’avancée du propos papal. Stylo à la main, Paolo Ruffini, préfet du dicastère, annote ici et là sa feuille au fil des brèves modifications de son chef. 

Promouvoir la famille

Quand soudain, les têtes se relèvent. Le pape François a laissé les pages de son discours le temps d’une improvisation dont il a le secret depuis son élection en 2013. « J’ai vu le taux de natalité. S’il vous plaît : plus d’enfants… c’est l’avenir. Je ne dis pas ‘plus d’enfants et moins de chiots’, cela je le dis en Italie, mais à vous : plus d’enfants », lance le Pape en italien. Il faut à peine quelques secondes pour que la traduction fasse son œuvre et que les sourires s’installent sur les visages surpris des 300 invités. Les mines des trois cadres de la communication du Saint-Siège s'animent elles aussi. Sans doute se rappellent-ils que le Pape, quinze jours plus tôt, a fait ces mêmes sorties spontanées lors de son périple en Asie du Sud-Est et en Océanie. 

En Indonésie, il s’était en effet écarté de son texte pour vanter les « familles de trois, quatre ou cinq enfants » et déplorer celles qui « préfèrent avoir un chat, un petit chien, et pas un enfant ». À Singapour ou bien au Timor oriental, il avait fait l’éloge de la vitalité des familles nombreuses. « Faites attention aux crocodiles », avait-il lancé aux catholiques du Timor oriental, les mettant en garde contre une culture occidentale peu respectueuse de la vie. 

S’il n’a pas comparé l’Europe à une « grand-mère » - comme il l’avait fait dix ans plus tôt au parlement européen de Strasbourg -, le pape François a fait passer le même message à la société luxembourgeoise. Ici, le taux de fécondité est passé sous la barre de 2 enfants par femme à partir des années 1970, pour atteindre 1,25 en 2023. Si la population continue de croître (672.000 habitants), c’est grâce aux migrations. 26.964 personnes sont arrivées au Luxembourg en 2023 quand seulement 6.320 bébés sont nés. 

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