Pendant trois jours, Paris est-elle devenue la capitale de la paix ? Avec 59 conflits en cours dans le monde, difficile de parler de ce qui paraît n’être qu’une belle idée. La communauté de Sant’Egidio ne s’y est pas trompée en organisant le 24 septembre sa rencontre internationale annuelle avec pour thème : "Imaginer la paix". Avec la volonté, affichée par Andrea Riccardi, l’un des fondateurs de cette association d’origine italienne reconnue pour son souci de travailler à la résolution des guerres, de revitaliser une "culture de la paix" qui s’est "volatilisée".
Après une grande assemblée d’ouverture où sont apparus des personnalités politiques, associatives et religieuses, d’Emmanuel Macron à Mgr Laurent Ulrich et les cardinaux Zuppi et Ambongo en passant par le recteur de la Grande Mosquée de Paris et le Grand Rabbin de France ou le secrétaire perpétuel de l’Académie française, la rencontre a consisté en une multitude de forums. Les participants ont ainsi pu réfléchir à l’actualité dans une perspective spirituelle, dialoguer et écouter des témoignages, notamment d’une "voix de l’Afghanistan".
Un lieu pour supplier Dieu et avertir les hommes
Avant de se quitter, tous ont assisté à une cérémonie finale sur le parvis de la cathédrale Notre-Dame, à défaut de pouvoir de nouveau prier à l’intérieur. L’occasion de lire le message adressé par le Pape aux participants de cette rencontre internationale mentionnant l’origine de ces réunions annuelles : le premier rassemblement interreligieux à Assise en 1986. "Que cette rencontre, a demandé François, incite tous les croyants à redécouvrir la vocation de faire grandir aujourd’hui la fraternité entre les peuples. Trop souvent, par le passé, les religions ont été utilisées pour alimenter les conflits et les guerres."
Mais le Saint-Père n’a pas manqué de faire allusion au bel édifice qui se dressait devant les personnes réunies pour écouter son message : "Cette année, vous faites escale à Paris : vous êtes rassemblés ce soir devant la cathédrale qui, après le dramatique incendie, s’apprête à rouvrir ses portes à la prière." Un lieu fait pour supplier Dieu, donc, et avertir les hommes : "Nous devons prier pour la paix. […] Je fais mien votre cri et celui des nombreuses personnes touchées par la guerre, et je l’adresse aux dirigeants politiques : Arrêtez la guerre ! Arrêtez les guerres ! Nous sommes en train de détruire le monde ! Arrêtons-nous pendant qu’il est encore temps !"