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La défense de la famille, axe central du voyage de François en Asie

Pope Francis waves to the crowd during a mass at the Esplanade of Tasitolu in Dili, East Timor, on September 10, 2024.

Le Pape au Timor oriental.

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Cyprien Viet - publié le 13/09/24
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La tournée du pape François en Asie et en Océanie, qui s’est achevée ce vendredi, lui a donné de nouvelles occasions de poursuivre son plaidoyer inlassable pour la liberté des familles d’avoir des enfants.

"Faites attention à ces crocodiles qui veulent changer votre culture, votre histoire. Restez fidèles. Et ne vous approchez pas de ces crocodiles parce qu’ils mordent, et ils mordent fort." C’est en usant d’une métaphore déroutante pour une oreille occidentale, mais très concrète pour la foule du Timor oriental qui a réagi avec enthousiasme, que le pape François a taclé les organismes associant l’aide au développement à des mesures portant atteinte à la liberté des familles. 

En ligne de mire : le contrôle des naissances, en encore l’enseignement de certaines théories du genre. Partout où il va, le pape François ne cesse de dénoncer ces “colonialismes idéologiques” qui prétendent imposer le mode de vie occidental au reste du monde. Au Timor oriental, l’une des nations les plus jeunes du monde à la fois sur le plan de sa souveraineté - reconnue depuis 2002 seulement - que sur celui de sa pyramide des âges, le Pape s’est émerveillé de voir de nombreux enfants. Environ 600.000 personnes sont venues mardi à la messe célébrée par le Pape, soit près de la moitié de la population totale de ce pays dont les catégories les plus âgées furent décimées par la guerre contre l’occupant indonésien. 

Pope Francis hugs a child alongside East Timor President's Jose Ramos-Horta (3R) during a welcoming ceremony at the Presidential Palace in Dili.
François est accueilli par des enfants au Timor oriental, en tenue traditionnelle.

Mais c’est avec le regard porté sur l’avenir que le Pape s’est exprimé. "Au Timor oriental, c’est magnifique parce qu’il y a beaucoup d’enfants : vous êtes un pays jeune où l’on sent partout la vie palpiter, exploser", s’est-il émerveillé, en soulignant que la jeunesse “renouvelle constamment la fraîcheur, l’énergie, la joie et l’enthousiasme” de ce peuple. 

La limitation des naissances, “une loi de mort”

Dans la lignée de ses prédécesseurs, le pape François s’inscrit dans une culture de promotion de la vie. Dans son discours devant les autorités civiles de l’Indonésie, le 4 septembre, pour la première prise de parole de cette vaste tournée, le pontife a fait preuve d’une grande fermeté. "Une partie considérable de l’humanité est laissée en marge, sans les moyens pour une existence digne et sans défense pour faire face à des déséquilibres sociaux sévères et croissants, qui déclenchent de graves conflits. Et comment résout-on cela ? Par une loi de mort, c’est-à-dire en limitant les naissances, en limitant la plus grande richesse d’un pays, c’est-à-dire les naissances", s’est-il insurgé. 

L’investissement le plus rentable aux yeux de Dieu, c’est nous : enfants aimés du même Père, appelés à notre tour à répandre l’amour.

Le Pape s’est réjoui de voir en Indonésie "des familles de trois, quatre ou cinq enfants", y voyant "un exemple pour tous les pays", alors que l’effondrement de la natalité connaît une accélération inquiétante dans de nombreux pays du monde. "Peut-être que certaines familles préfèrent avoir un chat, un petit chien, et pas un enfant. Ce n’est pas normal", a répété François, faisant allusion à une attitude de plus en plus répandue en Occident, mais aussi au Japon ou en Corée du Sud, où, indice révélateur, les ventes de poussettes pour chien dépassent désormais les ventes de poussettes pour bébé !

Protéger la famille

Devant les autorités de la cité-Etat de Singapour, devenue depuis quelques années une place forte de la finance internationale, le pontife argentin a martelé que "l’investissement le plus rentable aux yeux de Dieu, c’est nous : enfants aimés du même Père, appelés à notre tour à répandre l’amour". Il a rappelé que la famille "est le premier endroit où chacun apprend à entrer en relation avec les autres, à être aimé et à aimer", a-t-il insisté. Saluant les efforts menées par des institutions à Singapour pour "promouvoir, protéger et soutenir l’unité de la famille", le pape François a reconnu que "dans les conditions sociales actuelles, les fondements sur lesquels reposent les familles sont remis en question et risquent d'être affaiblis". Le chef de l’Église catholique a donc martelé que les familles doivent pouvoir "transmettre les valeurs qui donnent du sens et de la forme à la vie" et "apprendre aux jeunes à nouer des relations solides et saines".

Des appels dans la lignée de ceux de Jean-Paul II, venu à Singapour en 1986. Il avait alors invité les catholiques locaux à refuser toute politique de planning familial imposé, un sujet clivant dans ce petit territoire soumis à une forte pression démographique. "Je souhaite assurer les couples que l’Église les soutient dans leurs efforts pour exercer de manière responsable leur droit fondamental de former des familles, de porter et d’élever leurs enfants, sans aucune forme de contrainte ou de pression", avait alors déclaré le pape polonais. 

Au fil des décennies et d’une mondialisation qui s’accélère, les papes tiennent donc leur cap de défense de la vie et de la famille contre tout ce qui pourrait contribuer à mettre en péril les libertés humaines fondamentales et les plans de Dieu.

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