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Fin de vie : la nouvelle ministre espère que le Parlement puisse “terminer le travail”

Geneviève Darrieussecq, 23 septembre 2024.

Cécile Séveirac - publié le 23/09/24
La nouvelle ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, a pris son poste ce 23 septembre après la traditionnelle passation de pouvoir. Si elle n'a pas évoqué le projet de loi sur la fin de vie lors de cette cérémonie, elle a assuré à l'AFP que les parlementaires devront "terminer le travail", sans en dire plus.

La grande valse des passations de pouvoir s'est achevée ce lundi 23 septembre, ouvrant l'ère du gouvernement Barnier. Parmi les nombreux dossiers dont les nouveaux ministres devraient se ressaisir figure l'éternel et épineux projet de loi sur la fin de vie, arrêté net dans son élan après la dissolution surprise de l'Assemblée nationale.

La nouvelle ministre de la Santé et de l'accès au soin, Geneviève Darrieussecq, hérite donc de ce projet de loi emblématique. Médecin allergologue de profession, elle semblait plutôt prudente quant à la question relative à la fin de vie lors de ses interventions parlementaires expliquant qu'il fallait être humble face à ce sujet sociétal majeur qui soulevait chez elle "plus de questions que de réponses". "Je pense qu'il faut distinguer les soins, y compris la sédation profonde et continue prévue par la loi Claeys-Leonetti – soin ultime, pratiqué jusqu'à la fin de la vie de la personne –, de l'injection d'un produit létal, qui n'est pas un soin à mes yeux. Je n'ai pas dit qu'il ne fallait pas y recourir dans certains cas – c'est une autre question. Cet acte répond à une demande sociétale, mais, j'insiste, n'est pas un soin", avait-elle ainsi martelé en séance le 7 juin 2024.

Pourtant, sollicitée lundi par l'AFP, Geneviève Darrieussecq a affirmé soutenir l'idée que les parlementaires "doivent terminer le travail", ajoutant devoir "en parler avec le Premier ministre" dont elle n'a "pas la position". De son côté, Michel Barnier ne s'est pas encore exprimé sur ce sujet. Alors que son gouvernement essuie déjà de vives critiques de la part de la gauche en raison du nombre de personnalités venues de la droite et du camp présidentiel, il a assuré ne pas vouloir remettre en cause les "droits acquis" en matière sociétale (entre autres le mariage des couples homosexuels, la PMA pour les couples de femmes et les femmes seules ou la constitutionnalisation de l'IVG).

Pressions de l'ADMD

Lors de sa passation de pouvoir, la nouvelle ministre de la Santé n'a pas évoqué le projet de loi sur la fin de vie, mais a donné les axes majeurs de sa politique. Parmi eux, "l'accès aux soins", qu'elle invite à considérer comme une "partie intégrante de l'aménagement du territoire" - sans pour autant insister sur le manque d'accès aux soins palliatifs -, ainsi que le "défi démographique" et la "santé mentale". L’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité (ADMD), qui s'était dite "plus que circonspecte" à l'égard de la nomination de Michel Barnier, n'a pas hésité à "exiger la reprise sans délai de la discussion sur le projet de loi fin de vie", blâmant les "tergiversations pour doter la France d’une loi sur la fin de vie véritablement respectueuse des volontés de chacun et des libertés individuelles, véritablement humaine". Le projet de loi doit cependant repasser par la case départ, promettant donc de nouveaux débats parlementaires.

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