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Michel Barnier, soucieux des chrétiens d’Orient, moins des racines chrétiennes de l’Europe ?

Michel Barnier, 2022.

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La rédaction d'Aleteia - publié le 05/09/24
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Emmanuel Macron a nommé Michel Barnier (LR) comme Premier ministre ce 5 septembre après plus de 50 jours d'incertitude. Contre l'inscription des racines chrétiennes dans la Constitution européenne mais défenseur des chrétiens d'Orient, cet homme politique chevronné est considéré comme un homme de compromis.

Après 51 jours de flou politique, le nom tant attendu est tombé : Michel Barnier a été nommé Premier ministre par Emmanuel Macron. Charge désormais à cette figure des Républicains (LR), plus ancien locataire de Matignon de la Ve République, il a 73 ans, de former un gouvernement. Quatre fois ministre sous les présidences de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy, candidat éconduit à la primaire LR en 2021, Michel Barnier semble être l'homme du consensus et du dialogue. Conseiller général, député, il a plus d'une fois affronté le verdict des urnes en Savoie. Quatre fois ministres, il a aussi été longtemps Commissaire européen puis conduit les négociations du Brexit. Et de dialogue il y aura besoin : dans un contexte de grandes tensions politiques, Michel Barnier aura la tâche difficile de former un gouvernement susceptible de survivre à une censure parlementaire, alors que le groupe La France Insoumise a confirmé sa volonté de renverser un gouvernement "hors NFP" (Nouveau Front Populaire) et que le Rassemblement National indique qu'il "jugera sur pièces son discours de politique générale".

Emmanuel Macron "l'a chargé de constituer un gouvernement de rassemblement au service du pays et des Français". Dans un communiqué, l'Élysée a ajouté que le président de la République "s'est assuré que le Premier ministre et le gouvernement à venir réuniraient les conditions pour être les plus stables possibles et se donner les chances de rassembler le plus largement".

Fils d'une mère catholique socialiste et d'un républicain anticlérical, Michel Barnier a grandi dans un petit village savoyard. Se décrivant lui-même comme "gaulliste" et proche de la "ligne patriote, européenne et progressive de l’ancien Premier ministre Jacques Chaban-Delmas", Michel Barnier se revendique catholique, bien qu'il soit resté très discret sur ce point. En 2011, il avait précisé au journal La Croix ne pas se rendre à la messe dominicale. Il avait également manifesté son opposition à l'inscription dans la Constitution européenne d'une référence au christianisme, en 2005. "La France continue de penser qu'il faut s'en tenir là, parce que chacun peut se reconnaître dans ce texte quelle que soit sa croyance, sa religion ou sa philosophie", avait-il ainsi déclaré. "Même si le mot laïcité n'a pas la même signification dans tous les pays de l'Union, il reste que la construction européenne est une construction laïque, respectueuse des traditions et des religions de chaque peuple […]. Cette Union n'est pas un club judéo-chrétien."

Un homme modéré

Ancien ministre des Affaires étrangères, Michel Barnier avait été amené à rencontrer à de nombreuses reprises les papes Jean Paul II et Benoit XVI. Le jour de la mort du premier, l'homme d'État avait tenu à saluer "l'immense figure du Pape qui, tout au long de son pontificat, a appelé sur tous les continents à la paix et au respect de l'homme et a mené un inlassable combat contre l'injustice et en faveur du dialogue entre les religions". Le 7 février 2013, alors Commissaire européen, Michel Barnier était reçu en audience privée par le pape Benoît XVI. Il en était sorti avec l'impression d'un pape affaibli, questionnant même sa capacité à rester à la tête du Vatican. Une sorte de prédiction, alors que Benoît XVI annonçait sa démission quatre jours plus tard.

Réputé modéré, Michel Barnier a durci le ton ces dernières années sur certains sujets sociétaux, au premier rang desquels l'immigration. Il avait proposé en 2022 un moratoire pour geler les flux d'immigration dans les colonnes du Figaro : "La poussée migratoire a accéléré (...) Plusieurs centaines de milliers d’étrangers sont à présent installés sur notre sol sans comprendre le français, et sans parfois éprouver le besoin de l’apprendre. Cette immigration subie ne fait que des perdants", écrivait l'homme politique en proposant une batterie de mesures à prendre sans délais.

Le nouveau Premier ministre ne semble cependant pas avoir pris position publiquement sur l'épineux dossier de la fin de vie, alors qu'Emmanuel Macron en a fait l'une des priorités de son deuxième mandat présidentiel, pour le moment en suspens depuis les élections législatives. En 2021, il s'était rendu au chevet des chrétiens d'Arménie en compagnie de Valérie Pécresse alors candidate à la présidentielle pour Les Républicains. La même année, alors que le père Olivier Maire avait été assassiné en Vendée par l'incendiaire de la cathédrale de Nantes, Michel Barnier se désolait d'un "drame [qui] aurait pu être évité], assurant que "nous avons toutes les raisons d'être indignés".

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