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Un ministre peut en cacher un autre

Michel Barnier, 2022.

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Valdemar de Vaux - publié le 25/09/24
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La nomination du gouvernement de Michel Barnier le 21 septembre met à l’honneur la fonction de "ministre", étymologiquement "serviteur". Une réalité présente dans l’Église et au cœur des discussions du Synode sur la synodalité. Cocasse polysémie !

"Ministre" par-ci, "ministre" par-là. Le mot est à la mode, et l’attente – longue – d’un nouveau gouvernement n’a fait que mettre ces postes au centre de l’actualité. Depuis le 7 septembre, on connaît donc le Premier ministre, et les autres depuis le week-end dernier. Ministre de la Justice, ministre de la Santé, ministre de l’Éducation nationale…. Mais qui sait encore ce que veut dire "ministre" ? Nombreux sont les articles sur leur périmètre de responsabilité, leurs votes passés, leur dernière intervention ou leur rémunération. Sur ce qui fait l’essence de leur fonction ? Rien à déclarer.

Étymologiquement, pourtant, le ministre est, en latin, un "serviteur". Chacun des 39 membres du gouvernement est donc appelé à se mettre au service des Français dans le domaine qui lui est imparti. Quant à Michel Barnier, le voilà "premier serviteur", voire "serviteur des serviteurs" comme est parfois appelé le Pape ? Un engagement qui n’est pas seulement celui des ministres de l’État, mais aussi de ceux de l’Église, où le pouvoir et le service sont parfois comme l’ivraie et le bon grain.

Des ministères “ordonnés” et “institués”

Pour les catholiques aussi les ministères ont effectivement un sens. Ils sont dits "ordonnés" quand ils représentent le Christ (diacres, prêtres et évêques), "institués" pour les lecteurs et les acolytes, "extraordinaires" pour ceux qui distribuent la communion ou même parfois simples "ministres" pour les fonctions au service de l’autel. Dans tous les cas, l’objet est de rendre un service au peuple de Dieu, selon la parole de l’apôtre Paul : "Avec les faibles, j’ai été faible, pour gagner les faibles. Je me suis fait tout à tous pour en sauver à tout prix quelques-uns." (1Co 9, 22).

Depuis quelques années, et de façon accrue depuis le début du Synode sur la synodalité, les ministres sont d’ailleurs au centre de la réflexion sur le fonctionnement de l’institution ecclésiale et la place des laïcs, en particulier des femmes. En 2021, le lectorat et l’acolytat sont devenus accessibles à ces dernières, et le ministère de catéchiste a pris forme. Durant la deuxième session du Synode, entre le 2 et le 27 octobre prochain, des discussions auront aussi ces "ministères baptismaux" pour thème. "Tout comme les charismes, les ministères doivent être reconnus, promus et valorisés", explique par exemple le document de travail, qui appelle à "l’identification des besoins des communautés et de la société auxquels ils sont censés répondre".

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