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Prions pour le nouveau gouvernement !

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Emmanuel Macron (à gauche) et Michel Barnier (à droite) avec les nouveaux membres du gouvernement, 23 septembre 2024 à l'Élysée.

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Jean-Étienne Rime - publié le 23/09/24
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Prier pour les hommes d’État et de gouvernement prend un autre sens si notre prière s’inscrit dans un engagement responsable dans la vie réelle. Coordinateur de la Fraternité missionnaire des cités, Jean-Étienne Rime croit que toute prière engage à l’action au service des autres.

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"Prions pour les chefs d’États et les responsables d’affaires publiques. Qu’ils gouvernent dans un esprit de sagesse et que le Seigneur dirige leur esprit et leur cœur selon sa volonté pour la paix et la liberté de tous." Nous entendons si souvent cette prière universelle sans y attacher d’importance. Aujourd’hui, elle est particulièrement d’actualité alors que notre pays vient de se doter d’un nouveau gouvernement dans la douleur et d’incertitude sur sa pérennité. Déjà critiqué de toutes part, il est fragile, et la France entre dans une période agitée. 

« Tu y crois, toi, à la politique ? »

À la sortie de la messe dimanche soir, très fréquentée par les étudiants, j’ai entendu  ce dialogue entre deux jeunes dubitatifs :

- Tu as noté, on nous a fait prier pour les chefs d’État. Tu y crois, toi ?
- Oh ! tu sais, la politique, je m’en fiche un peu. Que veux-tu faire ? Tant d’États dirigés par des gouvernements totalitaires, par des dictateurs, des vieillards malades ou des démocrates corrompus partout dans le monde. Que penser de ces élections soi-disant démocratiques qui reconduisent un président avec 97% des suffrages ? Et chez nous, notre pays qui se veut un modèle n’est pas mieux. Regarde, on a eu des élections et ensuite, rien. Le Premier ministre enfin nommé a monté une équipe de bric et de broc qui ne devrait pas tenir longtemps.
- Alors il est plutôt bon de prier pour eux ! Prier pour ceux qui nous gouvernent, c’est aussi prier pour les gouvernés…
- Oui et rien ne change, tout semble plutôt aller plus mal. Quel est notre avenir dans ce pays taxé et immobile, figé dans ses vieux démons ? Prier, prier, ça ne sert à rien : regarde, tout va de mal en pis ces dernières années.
- Au fait, tu t’impliques, tu votes, toi ? 
- Non, ça sert à quoi ?

    Quelle attitude responsable ?

    Ce dialogue désabusé et révélateur pose une vraie question : est-ce utile de continuer à prier pour les chefs d’État et les gouvernements ? Prier est toujours utile diront certains, et ils ont raison, mais il faut aller plus loin dans l’analyse. Prier pour ceux qui nous gouvernent ne s’adresse pas au seul président et les ministres, mais à tous ceux qui ont un pouvoir hiérarchique, les élus en général et en particulier ceux de terrain : les maires et conseillers municipaux qui ont une réelle influence sur notre vie. Nous pouvons étendre cette intention aux dirigeants d’entreprises et aux cadres qui ne sont pas les vedettes hebdomadaires des prières universelles mais qui ont une réelle influence sur le bien-être de leurs équipes. 

    Si prier est important, fondamental, ce n’est pas suffisant. Comme nos étudiants, rester en dehors de la vie civile, se mettre en observateur en se disant "je n’y peux rien" ne peut être l’attitude responsable d’un chrétien qui se doit de s’engager, à son niveau, selon ses compétences, ses savoir-faire, ses talents. L’un prendra une responsabilité dans une commune, l’autre aidera dans une association, un troisième se mettra à l’écoute des plus pauvres ou du grand âge. Prier et agir, c’est donner une dimension nouvelle et essentielle à la prière qui ne peut être déconnectée de la vie réelle.

    Aimer le monde

    Revenons alors à cette phrase vedette de nos messes du dimanche : "Prions pour les chefs d’États et les responsables d’affaires publiques…" sans une accroche avec la vie civile, sans un engagement dans une communauté humaine, c’est un peu comme faire du vélo d’appartement, l’intention est bonne mais n’implique pas vraiment. Cette demande prend un autre sens en y associant notre vie d’engagement quand elle est tournée vers les personnes connues que sont nos dirigeants locaux et de proximité, ceux que l’on croise régulièrement et avec qui l’on s’implique. Et cela n’empêche pas une invocation élargie à l’égard des inconnus que sont les ministres et dirigeants nationaux.

    Le croyant n’est pas appelé à fuir le monde ou s’en désintéresser. Il doit aimer le monde, s’y impliquer pour y accueillir le Royaume et c’est difficile, parfois terrifiant, de s’affirmer dans ce qui n’est pas politiquement correct comme tant de chrétiens l’ont fait et continueront à le faire lors des grands débats sociétaux. Jésus lui-même a dénoncé des situations sociales ou politiques aberrantes et a il a dénoncé les injustices. Prions pour qu’à l’image du Christ, le peuple fidèle s’engage dans la société avec le discernement demandé par le roi Salomon. Et vous les étudiants, nous comptons sur vous !

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