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La future tombe du pape François, au pied de la Vierge

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Icône de la Vierge Marie Salus populi romani, basilique Sainte-Marie-Majeure.

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Emma Gatti - publié le 21/05/24
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Dans un recoin discret de la basilique Sainte-Marie-Majeure, entre les murmures priants de la chapelle Pauline et le silence mystique de la chapelle Sforza. C’est là que le pape François a choisi d’être enterré, comme il l’a révélé en décembre dernier. Reportage dans cette basilique du centre historique de Rome, où reposent sept papes, et que le pontife argentin affectionne tout particulièrement.

Fin de journée printanière pluvieuse à Rome. Dans la basilique Sainte-Marie-Majeure, près de la gare de Termini, des dizaines de visiteurs admirent, le nez en l’air, le fastueux plafond à caissons recouvert de feuilles d’or. Les pas glissent sur le sol marbré. Réjouis-toi car il vient… Le chant de pèlerins français s’échappe d’une chapelle latérale. Sur la gauche du chœur, la fameuse chapelle Pauline, abritant l’icône de la Vierge Marie “Salut du peuple romain” (Salus populi romani) – qui selon la tradition a été peinte par saint Luc –, ne désemplit pas. Sous le filet de protection qui atteste de travaux dans la coupole, les téléphones portables capturent les peintures prestigieuses qui ornent ses multiples chapelles, et s’arrêtent un instant devant l’icône chère aux Romains, surplombant l’autel.  

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Façade de la basilique Sainte-Marie-Majeure.

Depuis son élection en 2013, Jorge Mario Bergoglio est venu prier à ses pieds 115 fois, notamment avant et après chaque voyage. Le 8 décembre dernier, en la fête de l’Immaculée Conception, il a honoré cette Vierge d’une Rose d’Or. 

"J’ai une grande dévotion pour Sainte-Marie-Majeure, déjà avant d’être pape, depuis toujours", confie-t-il dans son récent livre El Sucesor – "Le Successeur", écrit avec le vaticaniste Javier Martìnez-Brocal. Et de raconter son choix d’y être enterré : "Juste après la sculpture de la Reine de la Paix, il y a un petit renfoncement, une porte qui mène à une pièce où l’on entreposait les candélabres. Je l’ai vu et j’ai pensé : ‘C’est l’endroit’. Et c’est là qu’a été préparé le lieu de la sépulture. On m’a confirmé que c’est prêt." 

Enterré comme un simple chrétien 

À quelques pas, l’ancienne remise aux candélabres est dissimulée derrière une porte de bois presqu’anonyme, devant laquelle passent les touristes sans la remarquer. Le futur tombeau du 266e pape serait adossé à la chapelle de la Salus populi romani, et comme enfoui dans la courbe des piliers protecteurs de la chapelle Sforza, unique lieu réservé au silence de la prière. Ici, les flashs photographiques sont interdits, et l’on n’ose même chuchoter, saisi par le silence profond qui habite la pierre grise sobre, imprégnée des chapelets égrenés par les fidèles recueillis. 

Il veut en revenir à une certaine simplicité et faire en sorte que la figure du Pape soit reconnue pour son caractère spirituel, sans excès.

La porte dérobée du futur tombeau de François est à son image. François a expliqué d’ailleurs vouloir "simplifier" la liturgie des obsèques papales. Comme l’expliquait Javier Martìnez-Brocal, "il veut en effet démanteler tout ce qui se rapporte à une logique de monarchie, de Cour… Il ne veut pas que sa dépouille soit exposée, il veut être enterré comme un simple chrétien. Il veut en revenir à une certaine simplicité et faire en sorte que la figure du Pape soit reconnue pour son caractère spirituel, sans excès".

Entre deux confessionnaux 

Un autre détail se revêt d’une signification particulière : la porte du futur tombeau de François se trouverait flanquée de deux confessionnaux où veillent de vieux prêtres en aube. Alors que s’agenouille un pénitent au milieu des touristes, l’on se prend à penser qu’il n’y a pas de hasard. Le pontife argentin a tant prêché la miséricorde. "Dieu ne se lasse jamais de pardonner" est l’un des grands leitmotivs de son magistère, et son geste d’aller se confesser humblement lors d’une célébration pénitentielle, reste l’une des grandes images de son pontificat. 

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Une tombe entre deux confessionnaux.

Si le choix d’être enterré dans la basilique Sainte-Marie-Majeure et non à Saint-Pierre – près du tombeau de l’apôtre Pierre – entre en contraste avec ses récents prédécesseurs, le pape François ne sera pas cependant le seul pontife à reposer ici. On y trouve les sépultures de sept papes : Honorius III (1216-1227), Nicolas IV (1288 à 1292), Pie V (1566-1572), Sixte V (1585-1590), Clément VIII (1592 à 1605), Paul V (1605-1621) et Clément IX (1667-1669). Quoiqu’il en soit, le pape François a expliqué avoir fait cette promesse à la Vierge, avec qui il a "un lien très grand". Son corps sera donc tout près d’elle, dans la seule basilique majeure qui lui est dédiée. 

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