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Le Vatican s’apprête à publier une déclaration sur la dignité humaine

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Cécile Séveirac - publié le 07/04/24
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Le dicastère pour la Doctrine de la foi rendra publique lundi 8 avril une nouvelle déclaration, intitulée "Dignitas infinita". Décrite comme un document "très important" sur la dignité humaine, elle se positionnera sur des questions sociales et morales, telles que la GPA, le changement de sexe ou l'idéologie de genre.

"Dignitas infinita" : tel est le nom de la nouvelle déclaration qui sera rendue publique le lundi 8 avril par le dicastère pour la Doctrine de la foi. Il s'agira d'un "document très important sur la dignité humaine", qui recensera un certain nombre de questions sociales et morales, "telles que la chirurgie de changement de sexe, la maternité de substitution et l'idéologie du genre" a déclaré le préfet du dicastère Víctor Manuel Fernández. Cette nouvelle déclaration, qui pourrait faire 30 pages, est qualifiée de "très importante" par le cardinal Fernández. Elle sera présentée à 12h au cours d'une conférence de presse au Vatican.

Le pape François l'avait lui-même mentionnée lors d'un discours, prononcé le 26 janvier dernier devant l'Assemblée plénière du dicastère. "J’espère qu’[elle] pourra nous aider, en tant qu’Église, à être toujours proches de tous ceux qui, sans proclamations, dans la vie concrète de chaque jour, luttent et paient personnellement pour défendre les droits de ceux qui ne comptent pas et à faire en sorte que, face aux manières diverses et actuelles d’éliminer ou d’ignorer les autres, nous soyons capables de réagir par un nouveau rêve de fraternité et d’amitié sociale qui ne se cantonne pas aux mots", avait exprimé le Pape.

Moins controversée que Fiducia Supplicans ?

En tant que déclaration doctrinale, ce document aura une valeur magistérielle importante, tout comme la précédente déclaration publiée le 18 décembre 2023 "Fiducia Supplicans". Bien que portant sur des sujets éthiques et bioéthiques sensibles, Mgr Fernández a voulu rassurer quant à la nature clivante de ce futur document, laissant entendre qu'il serait moins controversé que Fiducia Supplicans. Il devrait en effet recenser les positions habituelles de l'Église quant à la dignité humaine.

Sur la fin de vie par exemple, cette dernière est claire : la vie doit être respectée de son commencement à sa fin naturelle, une conviction qu'elle formule aussi bien pour des raisons anthropologiques que théologiques. En France, cette position a été réaffirmée récemment par la voix des évêques dans le cadre du débat sur la légalisation de "l'aide active à mourir". Le pape François lui-même s'est à de nombreuses reprises prononcé contre l'euthanasie en appelant à respecter les personnes les plus vulnérables : "Avec la vie on ne joue pas, ni au début ni à la fin", avait-il déclaré à Emmanuel Macron lors de sa visite à Marseille à l'occasion des Rencontres méditerranéennes, avant de critiquer la "perspective faussement digne d'une mort douce".

GPA, changement de sexe...

La question épineuse du changement de sexe, intrinsèquement liée à l'idéologie du genre, devrait également être abordée par la déclaration Dignitas infinitas. Le Vatican avait publié à ce sujet en 2019 un document intitulé "Il les créa homme et femme. Pour une voie du dialogue sur la question du genre dans l’éducation". Ce dernier rappelle notamment l'enseignement du catéchisme de l'Église catholique sur le rôle de l'homme et de la femme dans la société et leur complémentarité telle que voulue par Dieu dès la Création. Les théories du genre, affirme le document, nient la différence et la réciprocité "naturelles" entre hommes et femme, ce qui mène à une liberté basée non sur la vérité, mais sur le désir "momentané de la pulsion émotive". Un rappel régulièrement fait avec force par le pape François, pour qui "le pire danger est l'idéologie du genre qui annule les différences". Le dicastère pour la Doctrine de la Foi est cependant revenu sur la question du baptême des personnes transgenres et transsexuelles dans une note publiée le 8 novembre 2023, affirmant que ces dernières ne peuvent se voir refuser le baptême en raison d'une opération ou d'un traitement hormonal "s’il n’y a pas de situations qui risquent d’engendrer un scandale public ou de désorienter les fidèles".

Dans cette même note, le dicastère explique par ailleurs que les enfants nés d’une gestation pour autrui  pourront recevoir le baptême. La position de l'Église quant au processus de GPA en tant que tel demeure cependant ferme : la pratique des mères porteuses aliène aussi bien les femmes qui "prêtent" leur utérus qu'elle offense la dignité de l’enfant. Le pape François a redit son opposition à une telle opération marchande, demandant même son interdiction universelle lors de ses vœux au corps diplomatique le 8 janvier 2024. "Le chemin de la paix exige le respect de la vie, de chaque vie humaine, à commencer par celle de l’enfant à naître dans le ventre de la mère, qui ne peut être supprimé ou devenir un objet de commercialisation" a-t-il ainsi assuré avant d'ajouter : " Un enfant est toujours un cadeau et jamais l’objet d’un contrat".

Ce n'est pas la première fois que l'Église catholique prend position sur ces graves questions de société à travers un document officiel. En 2008, la Congrégation pour la doctrine de la foi avait publié l’Instruction Dignitas personae "sur certaines questions de bioéthique", approuvée par le pape Benoît XVI, qui intervenait surtout autour de la question de la Procréation Médicalement Assistée (PMA).

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