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Législatives : et si la France renouait avec sa vocation missionnaire ?

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Antonio Guillem | Shutterstock

Raphaëlle Coquebert - publié le 17/06/22

Alors que les Français s’apprêtent à élire leurs députés ce dimanche 19 juin dans un contexte de désertion des urnes et de pulvérisation des partis traditionnels, le livre salutaire d’un fondateur de communauté appelle les catholiques à rendre son âme à la France.

Bien de l’eau a coulé sous les ponts depuis la célébration du XVecentenaire du baptême de Clovis, acte fondateur de la France, par le pape Jean Paul II en 1996. La question de l’identité chrétienne de l’Hexagone, de sa vocation missionnaire, de son rôle de fille aînée de l’Eglise avait été alors ardemment débattue : l’idée d’un rôle civilisateur de notre pays faisait encore l’unanimité, en dépit des divergences de vue sur le fond ou la forme. 25 ans après, il semble que le rouleur compresseur de la mondialisation et de la société consumériste aient relégué aux oubliettes de l’histoire la question de l’identité des nations et de leur vocation spécifique. Un livre du fondateur de la Fraternité Saint Thomas Becket vient opportunément remettre la question sur le tapis, permettant aux catholiques de prendre de la hauteur et de s’inscrire dans une vision de long terme où la politique n’a d’autre ambition que le service du bien commun.

Dans Les saints de France et les Français d’aujourd’hui, l’abbé Jean-Pierre Gac rappelle dans un premier temps, à la suite du pape Pie XII que “Les peuples comme les individus ont aussi leur vocation providentielle ; (…) rayonnent ou demeurent obscurément stériles, selon qu’ils sont dociles ou rebelles à leur vocation.” 

En l’occurrence, l’œuvre civilisatrice de la France n’a cessé d’être mise en perspective par les pontifes notamment à partir de Léon XIII. Alors que saint Pie X désigne la Fille Aînée de l’Eglise, comme une “nation prédestinée” et un “vase d’élection” (allocution du 29 novembre 1911), le cardinal Pacelli, futur Pie XII, salue depuis Notre-Dame de Paris “la suite ininterrompue de saints et de héros qui, de la terre de France, sont montés vers le ciel.” (, 13-07-1937). Et si l’on sait l’attachement que saint Jean-Paul II a manifesté pour la France, “Mère des saints au long de tant de générations et de siècles” (Paris, 30 mai 1980), on connaît peut-être moins les exhortations de son successeur Benoît XVI à ses fils : “Votre nation est riche d’une longue histoire chrétienne qui ne peut être ignorée ou diminuée, (…) qui configure encore aujourd’hui sa vocation singulière.”

Contre nos vieux démons… aux saints recourons !

Ce rappel du rôle de premier plan joué par la France dans la diffusion de l’humanisme est clair et argumenté, mais ne constitue pas l’originalité de cet ouvrage. Les familiers du sujet comme les néophytes se plongeront avec intérêt dans les chapitres suivants qui pointent les défauts spécifiquement français marquant les revers et les défaites les plus emblématiques de notre histoire : intempérance, indiscipline, vanité, idéalisme, respect humain, superficialité, indolence… Car aux yeux de l’auteur, qui s’appuie sur les assertions de nombreux historiens et penseurs de tous bords, les peuples sont enclins de génération en génération à reproduire, s’ils n’y prennent garde, les erreurs de leurs pères. 

Mais rien n’est irréversible et il existe un moyen de rompre la chaîne : “Le succès des réformes à opérer [dans un pays] dépend du niveau de vertu de leurs artisans”. Appelés à prendre toute leur part dans la relève du pays, les catholiques n’ont d’autre choix que de se mettre à l’école des saints qui ont éclairé l’histoire de France et constituent la meilleure part de son héritage.

Sans surprise, Jean-Pierre Gac les renvoie à Jeanne d’Arc -à laquelle il consacre un chapitre entier- ou à l’une de ses ferventes admiratrices, sainte Thérèse de Lisieux -qui interpréta la jeune bergère dans une pièce de théâtre-, à saint Louis ou à de grandes figures du catholicisme français (Louis Grignon de Montfort, Vincent de Paul, la petite Bernadette, le curé d’Ars…) D’autres visages moins connus sont aussi convoqués (Eugène de Mazenod, Thérèse Couderc, Jeanne Jugan, Anne-Marie Javouhey…) dont le point commun est d’avoir travaillé à se réformer soi-même pour mieux servir l’Église et la France : efforts de tempérance, d’obéissance, d’humilité, de discrétion, de réalisme, de modestie, de profondeur et de persévérance… pour piétiner les penchants inscrits dans les gênes des enfants de France ! “La chute d’un peuple commence là où finit la mémoire du passé” a martelé le pape François en Géorgie, le 1er octobre 2015. Ceux des catholiques désireux de relever leur pays et de ranimer l’âme française trouveront dans ce petit livre facile d’accès et ouvert sur l’avenir un cap et un souffle.

Les saints de France et les Français d’aujourd’hui, Abbé Jean-Pierre Gac, Ed. Fraternité Saint Thomas Becket , 15 euros.

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