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L’année 2021 s’achève à Haïti dans la peur, la douleur et la violence. Entre l’assassinat du président Jovenel Moise en juillet, le violent séisme en août qui a fait au moins 2.200 morts et plus de 12.000 blessés, et les quelque 1.000 enlèvements depuis janvier, le peuple haïtien souffre. À quelques jours de Noël, les évêques du pays ont partagé un puissant message. "Nous ne pouvons rester indifférents aux événements tragiques de ces derniers mois", soulignent les évêques qui n(ont pas manqué d’interpeller les autorités politiques nationales ainsi que la communauté internationale. "Une telle situation de chaos socio-économique et politique ne doit-elle pas interpeller la conscience de ceux qui ont des responsabilités", s’interrogent-ils, d’autant plus que "le contexte catastrophique" ne montre "aucun signe de ralentissement".
Les évêques du pays en appellent à la conscience personnelle et collective, "ainsi qu’à un sursaut moral et patriotique pour lutter contre les forces orgueilleuses du mal qui engendrent autour de nous et en nous-mêmes les atrocités et les souffrances", soulignent ils. Aux Haïtiens, ils lancent : "Sœurs et frères, cessons de mettre nos intérêts mesquins au-dessus des intérêts de la nation ! Faisons preuve d’être filles et fils de la même patrie, Haïti !".
Les habitants sont victimes d’une société où les individus n’ont plus de valeur.
"Haïti est un pays très dur. La peur se vit, se voit, se sent. C’est un pays d’autant plus dur que les conditions dans lesquelles vivent les Haïtiens nous agressent : mendicité, sollicitations incessantes… Et on n’y voit pas d’issue !", confiait à Aleteia le père Michel Briand, un des otages enlevés en avril dernier par le même gang. "Les habitants sont victimes d’une société où les individus n’ont plus de valeur. Mais c’est aussi une histoire d’amour. Ce n’est pas l’argent qui sauvera le pays mais l’amour. Si les Haïtiens peuvent mettre de l’amour dans ce qu’ils sont et ce qu’ils font ils pourront faire des merveilles. » Les cris du peuple haïtien « ne peuvent rester sans réponse", avait réagi de son côté Mgr Paglia, président de l’Académie pontificale de la vie, peu après un déplacement à Haïti mi-octobre. "Il n’y a pratiquement aucune perspective d’emploi, le plus prospère est le kidnapping", déplore l’archevêque italien. "Haïti semble n’avoir rien à donner aux 65% de sa population qui ont moins de 25 ans."
Inquiet des conditions extrêmes de vie des Haïtiens depuis le terrible séisme d’août dernier, le pape François avait lancé fin octobre un appel pressant. "Je demande aux responsables des Nations de soutenir ce pays, de ne pas le laisser seul", avait-il ainsi le 31 octobre après l’Angélus.