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Cinq choses à savoir pour comprendre la démission (refusée par le Pape) du cardinal Marx

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Camille Dalmas - publié le 10/06/21
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Le cardinal Reinhard Marx, archevêque de Munich et Freising (Allemagne), a présenté sa démission au pape François le 21 mai pour endosser la responsabilité de la crise des abus en Allemagne. Le pape François, dont il est proche, l'a refusée ce 10 juin. Retour sur les événements.

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1Qui est le cardinal Marx ?

Le cardinal Reinhard Marx est un des cardinaux les plus influents de l’Église catholique aujourd’hui. Archevêque du diocèse de Munich-Freising depuis 2007, il a présidé la Commission des épiscopats de la Communauté européenne (COMECE) de 2012 à 2018 et la Conférence des évêques de son pays de 2014 à 2020. À la tête de cette dernière, il a lancé le chemin synodal allemand en 2018. Mais son influence dépasse très largement le cadre national ou européen puisque depuis 2013 il fait partie du Conseil des cardinaux, un cercle restreint chargé de conseiller François pour mener la réforme de la Curie. L’Allemand est en outre depuis 2014 à la tête du Conseil pour l’Économie, l’organisme du Vatican chargé de la supervision de la gestion économique et financière du Saint-Siège. 

2Pourquoi a-t-il présenté sa démission ?

Le cardinal Reinhard Marx a envoyé une lettre le 21 mai dernier – révélée le 5 juin – dans laquelle il affirme avoir remis sa démission au pape François. Il justifie sa décision par sa volonté d’assumer l’échec de l’Église catholique en Allemagne dans la gestion de la crise des abus. Il reconnaît, en plus d’une faute personnelle, l’existence d’une "défaillance institutionnelle" dans l’Église. Il parle notamment de "co-culpabilité" de l’institution. Le haut prélat affirme avoir longtemps médité sa démission, et d'avoir été convaincu par l’inertie de l’Église en Allemagne après la publication en 2018 d’un grand rapport sur les abus sexuels. 

3Pourquoi le Pape refuse-t-il sa démission ?

Le pape François a attendu plusieurs semaines avant de rendre publique sa réponse. Dans une lettre publiée le 10 juin, il lui demande de rester en poste. Reconnaissant que "toute l’Église est en crise", il insiste sur la nécessité pour "chaque évêque" d’assumer ce moment critique en se demandant ce qu’il peut faire face à cette "catastrophe". Il salue le "courage" du cardinal – l’appelant son "cher frère" – et affirme que son attitude de compassion est le témoignage de la vraie réforme dont a besoin l’Église, une réforme par l’exemple de vie.  Il lui rappelle que l'apôtre Pierre avait lui aussi présenté sa "démission" au Christ, mais s’était quand même vu confier la mission de mener le Peuple de Dieu.

4Comment a réagi le cardinal Marx ?

Dans un communiqué publié dans la foulée de la réponse du Pape, le cardinal affirme être surpris parce qu’il ne pensait pas que le Pape refuserait sa démission. Il dit accepter avec obéissance la décision, qu’il voit comme un "grand défi" et non comme un retour aux "affaires communes". Il s’engage à réfléchir à de "nouvelles voies" et appelle toute sa communauté à participer au "renouveau de l’Église" qu'il juge indispensable. 

5Où en sont le Pape et le Vatican avec la crise des abus ?

Depuis son élection, le pape François a manifesté sa préoccupation face à la "catastrophe" de la crise des abus sexuels dans l’Église catholique. Il a poursuivi la réforme profonde des structures judiciaires de l’Église entamée par Benoît XVI, organisant notamment un grand sommet pendant l’hiver 2019 afin d’étudier les moyens de lutter contre ces crimes. Celui-ci a abouti notamment au motu proprio Vos estis lux mundi, un décret qui permet au Vatican d’enquêter et de sanctionner les évêques qui n’auraient pas signalé suffisamment vite un cas d’abus. 

Une "task-force" a été mise sur pied en février 2020. Elle a déjà permis au Saint-Siège de sanctionner lourdement plusieurs prélats fautifs – principalement des polonais et des américains. À l’automne 2020, un rapport complet sur les faillites de l’Église dans la gestion du cas de l’ex-cardinal Theodore McCarrick, un haut prélat qui était convaincu d’abus sur mineurs, a été publié – une première dans l'histoire de l'Église. En mai dernier, c’est enfin tout le chapitre VI du Code du droit canonique sur les "sanctions pénales dans l’Église" qui a été mis à jour.

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