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Témoignages : ils communient même pendant le confinement

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La rédaction d'Aleteia - publié le 17/11/20
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Si les messes publiques sont suspendues en raison des conditions sanitaires, des paroisses de la France entière proposent aux fidèles qui le désirent de recevoir la communion. “Nouveauté” oblige, diocèses, paroisses et fidèles tâtonnent pour trouver la meilleure manière de le faire avec discernement. Témoignages.Le soir où Emmanuel Macron a annoncé un reconfinement, tous les Français se sont probablement rappelé celui qu’ils avaient vécu au printemps : les stratégies mises en place pour continuer à avancer, professionnellement et personnellement, la redécouverte des petites et grandes choses mais aussi les souffrances plus ou moins facilement acceptées. Pour de nombreux catholiques cette souffrance s’est trouvée dans l’impossibilité d’aller physiquement à la messe et de recevoir l’eucharistie. Sauf que si au printemps les catholiques pouvaient avoir “l’impression d’être face à une expérience ponctuelle qui était finalement une parenthèse” résume Mgr Valentin, évêque auxilaire de Versailles, cette fois le reconfinement oblige “à aborder les choses différemment en prenant conscience d’une difficulté structurelle : nous ne sommes plus dans une parenthèse mais dans quelque chose qui s’inscrit dans les contraintes de notre vie et sans savoir pour combien de temps”.

Parce que le confinement n’est plus appelé à être une exception mais bien quelque chose avec lequel la société doit désormais composer, des paroisses ont choisi d’ouvrir la possibilité aux fidèles qui le désirent de communier. Une possibilité qui est d’ailleurs prévu par l’Église catholique lorsque la participation physique à la célébration de l’eucharistie est empêchée. À Lyon, le diocèse a laissé la liberté aux prêtres de l’organiser à leur guise. Dans cette paroisse populaire par exemple, le prêtre invite, à la fin de la messe dominicale diffusée en direct sur YouTube, les paroissiens qui le désirent à venir communier à l’église. Une “formule” qui a touché Caroline, venue avec son mari et ses deux filles. “Nous avons suivi la messe le matin derrière l’écran, puis profitant de notre heure de sortie l’après-midi, c’était un bel objectif d’aller en famille prier et communier, une sorte de temps supplémentaire tourné vers Jésus en ce beau dimanche ensoleillé”. Si le format en réjouit certains, d’autres sont plus sceptiques quant à la mise en place. “Même si les gens restaient très respectueux, ils venaient juste communier puis repartaient rapidement pour le déjeuner”, déplore un autre prêtre lyonnais, qui ne souhaite pas que l’église devienne “un drive”.


EUCHARYSTIA
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Dans le diocèse de Paris, là encore, liberté a été donnée aux prêtres à condition de respecter le cadre légal et surtout de faire preuve de discernement. À Saint-Ambroise (XIe), par exemple, un prêtre tient une permanence dans l’église du mercredi au dimanche afin de prier avec les fidèles et de leur offrir le sacrement de réconciliation ou l’eucharistie. À Notre-Dame de la Croix (XXe), communion et confession sont proposées le dimanche à travers des rendez-vous individuels de 10 minutes à prendre sur le site de la paroisse. D’autres prêtres parisiens indiquent donner la communion à ceux qui leur en font la demande à l’église. Dans le diocèse voisin, celui de Créteil, la possibilité de communier en dehors de la messe se met doucement en place. Si certaines paroisses sont encore en train d’ajuster la manière dont elles proposent la communion, d’autres, comme Notre-Dame de Vincennes, ont une organisation bien rodée : laccueil pour s’entretenir avec un prêtre, célébrer le sacrement de pénitence ou éventuellement recevoir la communion est maintenu sur rendez-vous, en appelant ou en écrivant à la paroisse, à des créneaux bien précis quatre jours par semaine, mais pas le dimanche.

Garder le lien pour l’après-confinement

A Bordeaux, le père Laurent Dubosc, curé d’une paroisse du centre-ville, organise lui aussi une permanence quotidienne de deux heures pour proposer la communion pendant que le Saint Sacrement est exposé : “je n’y étais pas forcément favorable au début, mais il est important d’accompagner les fidèles en ces temps si particuliers”, souffle-t-il. Les fidèles ont également la possibilité de se confesser. “Cette organisation nous permet d’honorer la demande légitime des fidèles, et en même temps ne dévalorise pas le sacrement”, justifie-t-il. À chaque personne qui se présente pour communier, il lui demande de s’engager “à poser un ace de charité dans la semaine, de manière à ce qu’il y ait une dynamique spirituelle de l’Eucharistie”.


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S’ils sont privés de messe en raison des mesures sanitaires actuelles, Claire, Étienne et leurs quatre enfants n’en sont pas pour autant privés d’Eucharistie. Habitant non loin d’Argenteuil, dans le Val d’Oise, ils se sont rendus pour la deuxième fois depuis le début de ce second confinement à la basilique ce dimanche après-midi, où ils ont pu recevoir la communion, après avoir regardé la messe sur la chaîne YouTube le matin. “Conscients de la chance que nous avons de pouvoir nous nourrir de l’Eucharistie pendant cette période compliquée, nous n’avons pas hésité à parcourir les quelques kilomètres qui nous séparent d’Argenteuil pour prendre un temps d’adoration et communier”, témoigne la mère de famille. La basilique Saint-Denys d’Argenteuil, ouvre en effet ses portes tous les jours et expose le Saint-Sacrement le dimanche après-midi. Pendant ce temps d’adoration, les fidèles ont la possibilité de se confesser et de recevoir l’Eucharistie. Avant de recevoir l’Eucharistie, ils récitent notamment l’acte de contrition et le Notre Père.

Donner ainsi la communion ne déroge en aucun cas, ni aux règles sanitaires en vigueur, les familles ou les personnes étant reçues une par une dans la chapelle dédiée, ni au droit ecclésiastique puisqu’il existe un rituel spécifique pour la communion en dehors de la messe. Une réponse loin d’être “parfaite”, selon le recteur, mais qui répond à la faim eucharistique de nombreux fidèles. Une manière aussi de prendre soin de ses paroissiens, et de garder le lien pour l’après-confinement.

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