L’ancien président de la République Jacques Chirac est décédé le 26 septembre 2019 à l’âge de 86 ans. Le père Didier Hascoët, ancien curé de Bormes-les-Mimosa (Var) l’a souvent accueilli dans son église quand le Président était en vacances au Fort de Brégançon. Il évoque pour Aleteia un homme chaleureux et simple qui aimait beaucoup le contact avec les autres.Quand il était président de la République, Jacques Chirac affectionnait passer ses vacances d’été au Fort de Brégançon (Var), une résidence d’État. Là-bas, il se rendait très régulièrement pour la messe dominicale à l’église Saint-Trophyme, à Bormes-les-Mimosas. Le père Didier Hascoët, 61 ans, aujourd’hui aumônier d’hôpital à Hyères, était à l’époque curé des lieux. “C’est lui qui a renoué avec le Fort de Brégançon. Quand il est arrivé, cela a été la surprise générale”, explique-t-il à Aleteia.
Quand Jacques et Bernadette Chirac venaient à la messe, le curé les installait au deuxième rang. “Ce que je trouvais drôle, c’est qu’il me remplissait mon église”, raconte-t-il en riant. Il était tellement populaire ! Avec lui, pardonnez-moi l’expression, mais on faisait carton plein à chaque fois”. Il décrit les sorties de messe au cours desquelles le chef de l’État passait facilement plus d’une heure à échanger avec les fidèles, embrassant les enfants, signant des autographes, discutant avec les uns et les autres. “Il ne donnait pas l’impression de se forcer : il était vraiment heureux au milieu des gens. Quand il vous serrait la main, vous étiez vraiment seul au monde avec lui”.
“C’était très chaleureux et très simple”
Le prêtre évoque cet ami en fauteuil roulant qui souhaitait discuter avec le Président à la fin de la messe. Un échange qui s’est fait tout naturellement loin des flash, les photographies étant interdites dans l’église. “Il est allé vers lui et s’est accroupi pour lui parler. Ce n’était pas calculé. J’ai trouvé que c’était profondément humain. Il aimait vraiment beaucoup les gens”.
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Invité deux fois au Fort par le couple présidentiel, le prêtre a été frappé par le sens de la convivialité des deux époux. “C’était très chaleureux et très simple. On finissait par oublier que l’on était assis à côté du chef de l’État. On avait plutôt l’impression d’être assis dans un bar au café du commerce”. Il raconte en riant cette journée d’août caniculaire, où, invité chez les Chirac, il a entendu le Président annoncer à la fin de l’apéritif qu’il avait commandé une choucroute. “J’ai cru que c’était un gag mais c’était vrai. J’en ris encore”, s’exclame-t-il joyeusement. Un épisode qui témoigne du formidable appétit de vivre du Corrézien.
De leurs échanges sur des questions spirituelles ou existentielles, le père Didier Hascoët ne dira rien. “C’est de l’ordre de l’intime. Mais je peux vous dire qu’il était très enthousiaste, curieux de tout. Ce qui me frappait, c’est sa grande culture”, reconnaît-il néanmoins. “J’ai l’habitude de beaucoup insister sur la joie d’être chrétien. Ce n’est pas en restant triste que nous ramènerons des gens à l’église. Souvent, le Président me disait : “Mais qu’est-ce que c’est joyeux !”. Je crois que cet aspect-là était très important pour lui”.
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