Les Journées mondiales de la jeunesse qui se tiennent actuellement à Panama attirent de nombreux pèlerins, notamment une multitude de jeunes d’Amérique du Sud. En 1995, à Manille, la messe finale avait rassemblé cinq millions de personnes. Une affluence inédite.
En ce matin du 15 janvier 1995, ce n’est plus une foule mais une véritable marée humaine qui envahit l’immense parc Rizal de Manille, situé non loin de la côte qui longe la baie. Ils sont près de cinq millions à se rassembler pour la messe en plein air qui vient clore les Xe JMJ. Elle doit être célébrée par Jean Paul II. Situé à l’ouest du Pacifique, le pays compte près de 65 millions de chrétiens, essentiellement des catholiques. Si là-bas, pousse-pousse et tuk tuk sont rois, c’est à bord d’un hélicoptère que le successeur de Pierre survole la multitude amassée dans le parc avant la célébration finale, bénissant probablement d’en haut le flot de pèlerins qui agite chapeaux, foulards et drapeaux sous le soleil d’Asie.
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La veille, ils étaient un million pour la veillée de prière, priant et chantant avec le souverain pontife. En quelques heures, la foule s’est multipliée et a pris la route, envahissant les voies du littoral en direction de l’immense parc, s’entassant sur les trottoirs, les toits, les voitures, les échafaudages… Fourmillante, grouillante, elle se glisse partout, quasi incontrôlable : pas un millimètre n’est laissé au hasard. Certaines personnes, après avoir marché des heures, sont complètement déshydratées. Des évêques ont dû quitter leur bus, noyé dans la foule, pour terminer leur trajet jusqu’à l’autel à pied. Puis Jean Paul II fait son apparition, vêtu d’une chasuble dorée. Un succès jamais vu en cette veille du troisième millénaire et une assemblée qui atteint un nombre quasi record.
La messe du 18 janvier 2015 célébrée par le pape François au même endroit a quant à elle rassemblé quelque 6 millions de personnes.