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Bavarder avec une copine, un acte pas si anodin

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Edifa - publié le 27/12/19
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Bavarder n’est pas forcément une occupation futile. Nous, les femmes, nous le savons bien. Nous avons l’art d’aborder des sujets essentiels sous des propos apparemment légers. Pourtant, si ces bavardages peuvent être au service de la charité, ils peuvent aussi causer des torts considérables…Il arrive aux femmes de parler de choses légères tout en s’intéressant aux personnes et à ce qui tisse leur vie. Des belles confidences et des leçons de vie peuvent ainsi surgir des bavardages entre amies, entre parents et enfants, entre frères et sœurs ! Au fil des mots, la confiance s’approfondit, au détour d’une phrase, on livre le fond de son cœur, mine de rien, sans en avoir l’air.

Mais les bavardages peuvent être la meilleure comme la pire des choses. La meilleure, parce que communiquer est essentiel. La pire, parce qu’indiscrétions, et pire encore calomnies et médisances causent des torts considérables et, d’une certaine manière, irréversibles. Ce n’est pas une raison pour se taire ! Il est certain que si nous ne parlons à personne, nous ne dirons de mal de personne… mais l’amour y trouvera-t-il son compte ?

Apprendre à tenir sa langue

Il y a une manière de refuser de parler qui est pire que de proférer des injures. Certains silences sont tellement pleins d’égoïsme, de violence ou de rancune, qu’ils en deviennent meurtriers. « Ce que dit la bouche, c’est ce qui déborde du cœur » (Lc 6, 45). Si notre cœur est bienveillant, paisible, attentif aux autres, toujours prêt à pardonner et à voir la poutre qui est dans notre œil plutôt que la paille qui est dans celui du voisin, nous dirons naturellement du bien d’autrui. Inversement, si nous sommes rongés par la jalousie, si nous jugeons continuellement notre prochain, si nous ruminons nos rancœurs, si nous avons toujours le désir de nous faire valoir, nous nous répandrons en indiscrétions et en médisances à la moindre occasion. C’est donc notre cœur qui doit se convertir.


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Lorsque nous constatons que nous avons parlé durement, avec malveillance, ou simplement avec une insouciante ironie (certaines plaisanteries ressemblent à des flèches empoisonnées), demandons au Saint-Esprit de nous aider à voir pourquoi notre langue a déraillé. Par jalousie ? Parce que nous cherchons à écraser les autres, faute d’avoir confiance en nous-mêmes ? Parce que nous n’avons pas pardonné une offense, peut-être bien lointaine ? Parce que nous cherchons à fuir les vraies questions en disant n’importe quoi ? Parce que nous avons peur d’être mal vus ? Parce que nous aimons nous mettre en avant ?

L’art de savoir écouter

Bien bavarder suppose d’avoir de bonnes oreilles car celui qui ne sait pas écouter, ne sait pas se servir des mots pour entrer en relation avec ses frères. Son bavardage risque de tourner très vite au monologue, que les autres finiront par fuir, à moins qu’ils ne s’obligent à tendre une oreille indulgente, par politesse ou par délicatesse.


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On dit souvent que si le Créateur nous a donné deux oreilles et une seule bouche, c’est pour que nous écoutions deux fois plus que nous ne parlons. Le symbole est clair. De plus, on écoute autant avec son cœur qu’avec ses oreilles : c’est toute la différence entre entendre et écouter. Dans un cas, il s’agit seulement de recevoir passivement une information, dans l’autre d’accueillir en profondeur ce qui est dit.

…et à faire silence

Bien bavarder suppose d’aimer le silence. Pas le silence de l’ennui, encore moins celui de la bouderie ou du mépris, mais le silence qui est le lieu de la rencontre avec Celui qui est la Parole même. Au cours d’une conversation, plonger dans ce silence de temps en temps – ne serait-ce que quelques secondes – est le meilleur moyen de profiter des joies du bavardage et d’en éviter les dangers.

Christine Ponsard

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