separateurCreated with Sketch.

Nicaragua : les catholiques sous très haute surveillance pour le Vendredi saint

NICARAGUA

Chemin de croix au Nicaragua en 2023, diocèse de Managua.

whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Florian Dunoguiez - publié le 17/04/25
whatsappfacebooktwitter-xemailnative
Les catholiques du Nicaragua s’apprêtent à vivre un triduum pascal sous pression. Pour la troisième année consécutive, les processions du vendredi saint sont interdites dans les rues par le gouvernement de Daniel Ortega, qui a mobilisé d’importants effectifs policiers pour surveiller les catholiques.

Carême 2025

Ce contenu est gratuit, comme le sont tous nos articles.
Soutenez-nous par un don déductible de l'impôt sur le revenu et permettez-nous de continuer à toucher des millions de lecteurs.

Je donne

Intimidation et harcèlement sont devenues monnaie courante ces dernières années pour les catholiques du Nicaragua. Les humiliations s’accentuent même un peu plus durant la Semaine sainte. Pour la troisième année consécutive, ils ont interdiction d’organiser des processions et des chemins de croix du vendredi saint à l’extérieur des églises. Les autorités ont ordonné que les processions devaient se limiter à l’intérieur des églises ou alors dans la cour et le jardin des particuliers. 14.000 agents policiers ont été mobilisés dans les rues par la police nationale pour surveiller et réprimander toute tentative de résistance de la part des chrétiens, d’après l’information relayée par le journal nicaraguayen Confidencial.

Un contrôle permanent 

Toutes les paroisses du pays se trouvent régulièrement confrontées à la surveillance de la police qui vient contrôler les églises et leurs alentours : “Nous savons que des policiers viennent en civil les samedis et dimanches, il y a eu une kermesse récemment et nous les avons vus. Ils prennent des photos, ils voient qui est là et ce qui se fait. Le prêtre doit fournir des informations pour qu'ils ne soient pas surpris de voir des gens entrer et sortir de l'église”, explique Aurelio, coordinateur paroissial et  responsable du déroulé des activités dans sa paroisse à Managua (capitale du pays, ndlr) à Confidencial.

“Il n’est pas du tout confortable de faire le chemin de croix à l’intérieur de l’église”, ajoute-t-il, en soulignant que “certains fidèles touchés par la maladie et la vieillesse ne peuvent se rendre à l’église et espéraient plutôt que le chemin de croix passe devant chez eux.” 

Une résistance à toute épreuve 

Si la persécution ne cesse de s’accentuer depuis plusieurs années, les fidèles de l’Église ne cèdent pas face à l’adversité. “Malgré la persécution religieuse lancée par le régime Ortega, les catholiques se rendent en masse dans les paroisses du pays au début de la Semaine Sainte”, a déclaré ce 15 avril à Catholics News Agency Israel Espinoza, journaliste nicaraguayen exilé en Espagne.

Le Nicaragua figure dans la liste des 78 pays où les chrétiens subissent la plus forte persécution. Le régime d’Ortega ne cesse de poursuivre sa politique arbitraire entre emprisonnement, exil de dirigeants religieux et de fidèles ou encore la dissolution du statut juridique d’organisations religieuses chrétiennes. Depuis 2019, 12.000 processions catholiques ont été interdites dans le pays. Un chiffre considérable, témoin d’un douloureux chemin de croix pour l'Église du Nicaragua qui se prépare à vivre des fêtes pascales amères, tout en gardant une vive espérance au moment où l’Église s’apprête à fêter la résurrection.   

Vous avez aimé cet article et souhaitez en savoir plus ?

Recevez Aleteia chaque jour dans votre boite e−mail, c’est gratuit !

Vous aimez le contenu de Aleteia ?

Aidez-nous à couvrir les frais de production des articles que vous lisez, et soutenez la mission d’Aleteia !

Grâce à la déduction fiscale, vous pouvez soutenir le premier site internet catholique au monde tout en réduisant vos impôts. Profitez-en !

(avec déduction fiscale)