Soyez attentif, ce jeudi votre curé va sortir son grémial !

En ce Jeudi saint, peut-être certains, à l’œil averti, découvriront-ils que leur curé porte un drôle de tablier. Qui, puisque la nature a horreur du vide, porte même un nom. Ce carré de tissu, parfois rectangulaire, qui se noue à la ceinture et recouvre le giron du prêtre est un grémial. Un linge liturgique assez peu utilisé et qui n’a pas de signification symbolique spécifique. Cela dit, que le prêtre revête ce tablier est le signe qu’il est configuré au Christ serviteur par son ordination diaconale.

D’ailleurs, c’est pour laver le pied de douze personnes que le curé le porte après l’homélie de la messe du soir du Jeudi saint (cf. Jn 13). Pour refaire le geste de Jésus envers ses apôtres lors de la Cène. Pour signifier le sens du sacrement de l’eucharistie qui est le sacrement de la charité.

Le grémial tire son appellation du mot latin "gremium", qui signifie "giron", cette partie du corps qui va de la ceinture aux genoux.

Linge liturgique, le grémial est utilisé par le célébrant pour protéger ses ornements de salissures. Dans le vetus ordo missae (ancienne forme de la messe), l’évêque pose ses mains dessus quand il est assis pour ne pas user la chasuble. L’évêque le porte aussi pour la consécration d’un autel, pour éviter des taches de Saint-Chrême. Les prêtres qui président la messe en mémoire de la Cène, le soir du Jeudi saint, le portent lors du lavement des pieds.

Carré ou rectangle de tissu blanc facilement lavable, le grémial utilisé pour les consécrations ou le lavement des pieds n’a rien de distinctif, si ce n’est les liens cousus sur deux angles adjacents et qui permettent de le nouer autour de la taille. Pour ceux réservés à l’évêque dans le vetus ordo, ils sont généralement de couleur liturgique, en soie et carrés, avec une croix brodée en leur centre.