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Louise, Émile, Lola… Faut-il en parler à son enfant ou pas ?

Officier de police dans le bois des Templiers, Longjumeau (Essonne), suite à la découverte du corps de Louise, le 8 février 2025.

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Mathilde de Robien - publié le 11/02/25
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L’actualité est tristement ponctuée d’histoires tragiques dont l’horreur suscite autant d’effroi, de colère que d’incompréhension. Doit-on en parler ou pas à ses enfants ? La psychologue Rita de Roucy invite à n’en parler que si l’enfant pose des questions.

"Je préfère leur en parler moi, avec mes mots et ma présence, plutôt qu’ils l’apprennent brutalement, sans doute de manière déformée et amplifiée en plus, dans la cour de l’école", confie Marie, 43 ans, mère de trois enfants âgés de 10 à 15 ans. Dimanche soir, avant la prière familiale, cette mère de famille habitant dans les Yvelines, a évoqué brièvement le meurtre de Louise, fillette de 11 ans retrouvée assassinée à Épinay-sur-Orge dans la nuit de vendredi à samedi. "Nous l’avons confiée, elle et sa famille, au Seigneur, c’est tout ce que nous pouvions faire, et nous avons trouvé un certain apaisement dans la prière et dans le fait de confier cette petite fille entre les mains du Christ." Au contraire, Sixtine, maman de deux jeunes enfants scolarisés en primaire à Paris, ne voit pas l’intérêt de leur en parler. "J’essaie au maximum de les protéger, de conserver leur innocence, de ne pas faire naître des angoisses, ils auront suffisamment le temps, plus grands, de découvrir la noirceur du monde, je préfère repousser au maximum ce moment", explique la mère de famille, qui par ailleurs, prend garde à les éloigner des journaux télévisés.

Effectivement, pour des parents, la question se pose : faut-il prendre les devants et en parler, leur rappelant par la même occasion quelques règles de sécurité ? Ou bien vaut-il mieux passer sous silence ces drames pour ne pas leur faire peur ? Pour Rita de Roucy, psychologue clinicienne et psychothérapeute, mieux vaut ne pas aborder le sujet si l’enfant n’en a pas entendu parler. "Pourquoi aller au-devant de quelque chose qui n’est pas dans son conscient ni même dans son inconscient ?", interroge-t-elle, invitant à distinguer ce qui appartient à son histoire de ce qui n’y appartient pas. "Est-ce que c’est son histoire ? Non. Est-ce que cela concerne son environnement très proche ? Non. En ce cas, pourquoi lui polluer l’existence en lui parlant de choses qui ne le concernent pas ?"

En revanche, si l’enfant en a entendu parler et pose des questions à ses parents, il est bon que ces derniers y répondent, de manière douce et rassurante. "Il faut adoucir le traumatisme avec des paroles douces, en expliquant que cela n’arrive pas tous les jours, pas à tout le monde et que les personnes déséquilibrées ne sont pas partout dans la rue", conseille la psychologue. Donc répondre aux questions, oui, sans pour autant entrer dans les détails. Le dialogue doit être progressif et s’ajuster aux questions de l’enfant. Si certains, plus âgés, posent des questions précises sur les circonstances du drame et sont prêts à accueillir les réponses demandées, d’autres, notamment les plus jeunes, sont loin d’imaginer les détails. "Si l’enfant ne creuse pas le sujet, inutile de donner des détails terrifiants", souligne Rita de Roucy. "Tout dépend des enfants, mais entre 5 et 9 ans généralement, un enfant n’a pas la capacité de maîtriser son angoisse. Il est possible de répondre de manière vraie, sans pour autant anticiper et entrer dans des détails effrayants, sans quoi on peut créer des obsessions ou des phobies."

Un dialogue qui, à l’instar du témoignage de Marie, peut donner lieu à une prière familiale, afin de confier ces jeunes enfants partis trop tôt au Seigneur et de demander à la Vierge Marie d’étendre son manteau doux et protecteur sur nos enfants.

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