Moins de 24 heures après la découverte du corps de la petite Louise, une messe a été célébrée samedi 8 février dans la chapelle saint Dominique Savio attenante au collège André Maurois où la fillette était scolarisée en classe de 6e. L’adolescente avait disparu vendredi en début d’après-midi en sortant des cours. Son corps a été retrouvé dans la nuit de vendredi à samedi dans le bois des Templiers, non loin de chez elle. Une enquête pour "meurtre sur mineur de moins de 15 ans" a été ouverte, la fillette comportant de "très nombreuses plaies commises avec un objet tranchant dans des zones vitales", selon le procureur de la République d’Évry.
Samedi, vers 17 heures, à l’initiative du père Renaud de La Soujeole, curé responsable du secteur pastoral de Longjumeau, et de l’école, une messe a rassemblé entre 200 et 300 personnes venues rendre hommage à la fillette : "C’était pour nous un besoin de nous rassembler, nous sommes là dans une grande communion de cœur et d’esprit. Nous sommes là comme une grande famille", confie le prêtre à Aleteia. La foule était telle que les portes de la chapelle ont été ouvertes et que de nombreux parents et enfants étaient massés sur le parvis, une rose à la main.
"Il y a une émotion considérable bien sûr, de la colère aussi, pour beaucoup", confie le père Renaud de La Soujeole. "La foi ne donne pas d’explications sur la mort, sur cette tragédie absolue, mais elle éclaire le sens de la vie de Louise. Il y a eu de nombreux témoignages, Louise était rayonnante, toute simple, et c’est pour cela qu’il faut remercier. Ce qui a du sens, c’est la vie de Louise, pas sa mort. Ce qui a du sens, c’est ce qu’elle a fait, ce qu’elle a aimé, ce qu’elle a compris et partagé. La façon qu’elle a eue de vivre sa vie avec toute sa profondeur, toute sa jeune force."
"Jésus est celui qui nous fait retrouver l’espérance"
Samedi soir, le prêtre a été témoin de tous ces jeunes qui, avec leurs fleurs, leurs bougies à la main, ont "redécouvert le prix de la vie". Au cours de la célébration, le curé s'est efforcé de redonner de l’espérance aux jeunes et aux familles, pour "ne pas se laisser fasciner par l’absolu du mal". "L’avenir appartient à ceux qui donnent à ces jeunes des raisons d’espérer, même après un tel acte", souligne le curé. Dans son homélie, il a encouragé à retrouver l'espérance : "Quand nous sommes désespérés, Jésus nous met en garde contre la tentation de croire que tout dépend de nous et que seule notre efficacité est nécessaire. Au cœur de nos désespoirs, de nos tristesses, Jésus est celui qui nous fait retrouver l’espérance : ce quelque chose qui nous dit que la vie est plus forte que la mort. Ce quelque chose, cette force invincible que le Seigneur lui-même a inscrit de manière indélébile dans le cœur de chacun."
Commentant l’Évangile de la pêche miraculeuse, il a enjoint l’assemblée, à l’image de Pierre et de ses filets désespérément vides, de s’appuyer sur le Christ plutôt que sur ses propres forces : "Jésus voit Pierre qui est découragé, car il n’a rien pêché de toute la nuit. Il lui demande d’avancer en eau profonde avec ses compagnons et de jeter à nouveau les filets. Alors qu’il sait qu’il n’y a rien à prendre, Pierre obéit. Le résultat est la quantité extraordinaire de poissons pris dans les filets. Pierre sort de lui-même et choisit d’avoir confiance. Il dit "sur Ta parole", et non pas "sur mes forces"… Et les fruits sont incroyables. Quelle leçon pouvons-nous tirer de cet évènement ? Dans les moments durs où on n'en peut plus, où on a l’impression de s’enfoncer, de sombrer, que tout semble inutile ou stérile, où on a envie de tout lâcher : repartir du Christ. C’est Lui notre espérance, qui donne la force, et change la perspective de la vie."