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Weng Yirui, une Chinoise devenue catholique grâce au Gloria de Vivaldi

Weng Yirui
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Anna Ashkova - publié le 15/01/25
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Weng Yirui, 31 ans, a grandi dans une famille communiste et athée en Chine. Mais cette pianiste de talent a découvert Dieu à travers la musique et notamment un Gloria de Vivaldi.

Lorsque la jeune Weng Yirui a commencé les cours de piano, elle n’imaginait pas que c’est par le biais de la musique qu’elle rencontrerait Dieu. Ayant grandi dans une famille athée en Chine, elle se posait souvent des questions existentielles, mais ses parents ne l’invitaient qu’à croire en elle-même et au travail acharné. Sa mère, professeur de physique dans un lycée, et son père, professeur de psychologie, n’avaient qu’une seule philosophie de vie : l’utilitarisme. "Ils n'ont jamais cru en rien", raconte la jeune femme au magazine italien Tempi, dans son numéro de janvier 2025.

Incapable de s'exprimer avec des mots car "en Chine, il n'y a pas beaucoup de liberté entre parents et enfants", Yirui a appris à parler à travers la musique et, plus précisément, grâce aux cours de piano qu’elle a commencés enfant. Son professeur en Chine se concentrait uniquement sur la technique, mais la jeune Weng Yirui était sûre qu’il y avait quelque chose de plus dans cette musique, même si elle ne comprenait pas ce que c'était. "Aujourd'hui, je sais que sans Dieu, ces motifs n'auraient jamais été possibles. Ils auraient existé, mais en Chine, le sujet n'était même pas évoqué", explique la jeune femme de 30 ans.

Agnus Dei, Filius Patri

Diplômée de l'Université normale de Hangzhou, elle s'est spécialisée dans l'enseignement, le piano et le chant. Par amour pour la musique, elle a déménagé en Italie en 2016 pour suivre ses études et devenir accompagnatrice de chorale. C’est ici que, pour la première fois, la jeune femme, âgée à l’époque de 22 ans, a découvert une église catholique. "L'un des premiers endroits que notre professeur d'italien nous a emmenés visiter était le Duomo, la cathédrale de Milan. J'étais sans voix : je n'avais jamais rien vu d’aussi beau et je me suis immédiatement demandé pourquoi un bâtiment aussi magnifique avait été construit."

Durant son temps libre, la jeune femme découvre d’autres églises de la ville italienne. "J'ai été surprise par le silence. J'ai vu ces gens, assis sur les bancs, ou debout, sans parler. Je me suis demandé ce qu'ils faisaient. Puis j'ai remarqué que tout le monde regardait le crucifix et je ne comprenais pas pourquoi", raconte-t-elle. Ces questions brûlaient en elle comme des braises sous les cendres, et elles se sont réveillées en 2018, lors de sa deuxième année au Conservatoire de musique de Milan, lorsqu'elle a commencé un cours de musique sacrée. En étudiant le Gloria de Vivaldi, Yirui s'est interrogée sur la signification des paroles "Agnus Dei, Filius Patri" (L'Agneau de Dieu, Fils du Père). Cette œuvre a littéralement déclenché en elle une série de questions existentielles sur Dieu et la mort de Jésus. Son professeur lui a alors parlé de Jésus. Sa compréhension de la musique sacrée, qui l’avait fascinée sans qu'elle en comprenne la profondeur spirituelle, a commencé alors à s’éclairer à la lumière de la religion chrétienne.

Rencontrer Dieu a vraiment changé ma vie, car maintenant je n'ai plus peur de rien.

Mais c’est sa rencontre avec le père Francesco Zhao, responsable de la communauté catholique chinoise de Milan, qui a réellement changé sa vie en 2020. "Il n'a jamais essayé de me convertir et au début je n'avais aucune intention de le faire", raconte la musicienne, qui a découvert grâce à ce prêtre la beauté de la prière et a commencé à aller au catéchisme. "Il n’était pas facile de comprendre pourquoi Jésus enseigne le pardon, ce n’est pas ce que j’ai appris en Chine. Si quelqu’un me fait du mal, je me suis dit : pourquoi devrais-je lui pardonner ? Si je le fais, je ne le ferai pas. Comment puis-je lui pardonner ? Puis-je me pardonner à moi-même ? Mes parents m'ont appris à me protéger, à me défendre et à ne pas être trop bonne car les gens profitent des bonnes personnes. D'autre part, l'Église considère que ceux qui pardonnent sont forts et courageux", se souvient la jeune femme, dont la mère a toujours dit de ne pas pardonner aux autres.

Un jour, avant un concert, elle a essayé de prier, en récitant un Je vous salue Marie et demandant à la Vierge de la protéger durant le concert. "À ma grande surprise, j'ai mieux joué et je n'ai pas fait d'erreur. À partir de ce jour, j'ai commencé à prier plus souvent", explique-t-elle encore.

Espoir que les jeunes en Chine retrouvent la foi

Le 8 avril 2023, elle a reçu le baptême à Milan sous le nom d'Éléonore. Aujourd'hui, Yirui prie régulièrement, et la foi est devenue un pilier dans sa vie, tant personnelle que professionnelle. Parallèlement, elle porte un regard attentif sur la situation des jeunes en Chine, où la foi chrétienne est réprimée, et où elle espère qu’un jour, comme elle, ils pourront découvrir la vérité qui va au-delà des valeurs matérialistes imposées par la société. "Je prie pour que les jeunes en Chine puissent voir et suivre la vérité, pas la société", dit-elle.

Lorsqu'elle rentre chez elle, Yirui se rend à l'église de Hangzhou, qui est cependant toujours fermée, sauf pour la messe de 6 heures du matin en semaine et certains services le dimanche. Elle a aussi parlé de sa foi à ses parents. "Voyant combien j'étais heureuse, ils m'ont soutenue comme ils l'ont fait avec la musique", confie Yirui, heureuse de constater que ses parents semblent aussi s’intéresser au catholicisme. "Mon père a même commencé à se signer." Chaque chose, cependant, en son temps. "Mes parents travaillent toujours dans une école publique en Chine, il n'est donc pas judicieux de trop parler de religion, notamment par téléphone, car ils pourraient être sur écoute", admet la jeune femme, qui a hâte de faire découvrir les magnifiques églises de Milan à ses parents lors de leur prochaine visite en Italie. "Rencontrer Dieu a vraiment changé ma vie, car maintenant je n'ai plus peur de rien", conclut la pianiste.

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