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Des laïcs pourront-ils bientôt célébrer des mariages et des baptêmes ?

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Mathilde de Robien - publié le 27/10/24
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Le Document final du Synode soulève la possibilité d'étendre aux laïcs la célébration des mariages et des baptêmes dans le cadre de "ministères laïcs". Une disposition déjà prévue dans le Code de Droit canonique, à titre exceptionnel.

Après un mois d’échanges, la seconde assemblée du Synode sur la synodalité a abouti, dans la soirée du 26 octobre 2024, au vote du Document final par les 356 membres de l’assemblée. Fait rare, le pape François a déclaré qu’il l’approuvait "expressément" et qu’il ne produirait pas d’exhortation apostolique post-synodale, l’intégrant ainsi directement au magistère. Le Document final est composé de 155 articles, ébauchant les contours de l’Église de demain. Parmi les grandes lignes figurent la triple volonté d’arriver à une plus grande décentralisation des décisions ecclésiales, de poursuivre la lutte contre les abus dans l’Église et de faire monter en responsabilité les laïcs dans la gouvernance des paroisses et des diocèses.

Dans cette dernière perspective, plusieurs propositions ont été étudiées pour faire davantage participer les laïcs, hommes et femmes, à la gouvernance de l’Église, à commencer par la réflexion sur le diaconat féminin, revenue en force lors de cette seconde assemblée. C’est l’article qui a provoqué le plus de résistance avec 97 voix contre. "Il n’y a pas de raison ou d’obstacle qui devrait empêcher les femmes d’exercer des rôles de guide dans l’Église : ce qui vient de l’Esprit Saint ne peut pas être arrêté", affirme le Document, avant de conclure qu' "il convient de poursuivre le discernement à cet égard". En outre, le Synode demande de rendre "obligatoire" la tenue de conseils paroissiaux avec la participation de laïcs, et invite expressément à promouvoir davantage de "ministères laïcs", comme les ministères de lecteur et d’acolyte, ou encore de catéchiste. Dans cette optique des ministères, l’assemblée propose d’examiner "la possibilité d’étendre et de stabiliser" la célébration des baptêmes et des mariages par des laïcs : "Le droit canonique des Églises de rite latin et oriental prévoit déjà que, dans certains cas, les fidèles laïcs, hommes ou femmes, peuvent être des ministres extraordinaires du baptême. Dans l’Église de rite latin, l'évêque (avec l'autorisation du Saint-Siège) peut déléguer l’assistance aux mariages à des fidèles laïcs, hommes ou femmes", souligne le Document. "Selon les besoins et les contextes locaux, il conviendrait d'envisager d'étendre et de stabiliser ces possibilités d'exercice des ministères laïcs." Une exception permise actuellement sous certaines conditions. 

Vers la généralisation d’une exception ?

Le Code de Droit canonique stipule que "seuls sont valides les mariages contractés devant l'Ordinaire du lieu ou bien devant le curé, ou devant un prêtre ou un diacre délégué par l'un d'entre eux, qui assiste au mariage, ainsi que devant deux témoins" (Can. 1108). Mais il évoque également des exceptions, notamment l’assistance à des mariages par des laïcs. On parle bien d’ "assister" à un mariage, puisque le sacrement est conféré mutuellement par les époux devant le ministre qui, lui, assiste et reçoit leur consentement au nom de l’Église. Une possibilité encadrée toutefois par certaines conditions : une pénurie de prêtres et de diacres, la double autorisation de l’évêque diocésain et du Saint-Siège, et la compétence du laïc en question. "Là où il n'y a ni prêtre ni diacre, l'Évêque diocésain, sur avis favorable de la conférence des Évêques et avec l'autorisation du Saint-Siège, peut déléguer des laïcs pour assister aux mariages. Il faudra choisir un laïc idoine, capable de donner une formation aux futurs époux et apte à accomplir convenablement la liturgie du mariage" (Can. 1112), souligne le Code de Droit canonique.

De même, pour le baptême, si "le ministre ordinaire du baptême est l'Évêque, le prêtre et le diacre" (Can. 861), "dans le cas de nécessité, toute personne agissant avec l'intention requise" peut baptiser.

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