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Synode : les cinq articles les plus contestés du Document final

Ordinary General Assembly of the Synod at the Paul VI audience hall
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I.Media - publié le 27/10/24
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Si la totalité des articles qui composent le document final du Synode sur la Synodalité ont été votés le 26 octobre, certains ont néanmoins été contestés.

Les 155 articles qui composent le Document final du Synode sur la Synodalité ont été tous votés et adoptés à la majorité des deux tiers lors de l’ultime journée, le 26 octobre 2024. La plupart ont été très largement approuvés mais certains paragraphes ont toutefois été contestés. L’un d’entre eux a recueilli plus d’un quart de votes défavorables. Dans l’attente de la traduction officielle en langue française, I.Media publie sa traduction des cinq articles qui ont le moins rassemblés les 356 membres présents lors des votes.

Article 60La réflexion sur le diaconat féminin

97 voix contre, soit 27 % des suffrages exprimés

"En vertu du Baptême, l’homme et la femme jouissent d’une égale dignité dans le Peuple de Dieu. Cependant, les femmes continuent à rencontrer des obstacles pour obtenir une plus grande reconnaissance de leurs charismes, de leur vocation et de leur place dans les diverses sphères de la vie de l’Église, au détriment du service de la mission commune. L’Écriture atteste du rôle prépondérant de nombreuses femmes dans l’histoire du salut. Une femme, Marie de Magdala, a été chargée de la première annonce de la Résurrection ; le jour de la Pentecôte, Marie, la Mère de Dieu, était présente au Cénacle, avec beaucoup d’autres femmes qui avaient suivi le Seigneur.

Il est important que les passages pertinents de l’Écriture trouvent un espace adéquat dans les lectionnaires liturgiques. Certains moments cruciaux de l’histoire de l’Église confirment la contribution essentielle des femmes animées par l’Esprit. Les femmes constituent la majorité des fidèles et sont souvent les premiers témoins de la foi dans les familles. Elles sont actives dans la vie des petites communautés chrétiennes et des paroisses ; elles dirigent des écoles, des hôpitaux et des centres d’accueil ; elles mènent des initiatives de réconciliation et de promotion de la dignité humaine et de la justice sociale.

Les femmes contribuent à la recherche théologique et occupent des postes à responsabilité dans les institutions liées à l’Église, la Curie diocésaine et la Curie romaine. Il y a des femmes qui occupent des postes d’autorité ou qui dirigent des communautés. Cette Assemblée appelle à la pleine mise en œuvre de toutes les possibilités déjà prévues par la législation actuelle concernant le rôle des femmes, en particulier dans les endroits où elles ne sont pas encore exploitées. Il n’y a aucune raison pour que les femmes n’assument pas des rôles de leadership dans l’Église : ce qui vient de l’Esprit saint ne peut être arrêté.

La question de l’accès des femmes au ministère diaconal reste également ouverte. Il convient de poursuivre le discernement à cet égard. L’Assemblée demande également qu’une plus grande attention soit portée au langage et à l’imagerie utilisés dans la prédication, l’enseignement, la catéchèse et la rédaction des documents officiels de l’Église, en donnant plus de place à la contribution des saintes, des théologiennes et des mystiques."

Article 125L’autorité doctrinale des conférences épiscopales

45 voix contre, soit 13 % des suffrages exprimés

"Les Conférences épiscopales expriment et réalisent la collégialité des évêques pour favoriser la communion entre les Églises et répondre plus efficacement aux besoins de la vie pastorale. Elles sont un outil fondamental pour créer des liens, partager des expériences et des bonnes pratiques entre les Églises, adapter la vie chrétienne et l’expression de la foi aux différentes cultures. Elles jouent également un rôle important dans le développement de la synodalité, avec l’implication de tout le Peuple de Dieu. Sur la base de ce qui est apparu au cours du processus synodal, il est proposé de :

a) Recueillir les fruits de la réflexion sur le statut théologique et juridique des Conférences épiscopales ;

b) Préciser l’étendue de la compétence doctrinale et disciplinaire des Conférences épiscopales. Sans compromettre l’autorité de l’évêque dans l’Église qui lui est confiée, ni mettre en péril l’unité et la catholicité de l’Église, l’exercice collégial de cette compétence peut favoriser l’enseignement authentique de l’unique foi de manière adéquate et inculturée dans les différents contextes, en identifiant les expressions liturgiques, catéchétiques, disciplinaires, pastorales, théologiques et spirituelles appropriées (cf. AG 22)

c) Procéder à une évaluation de l’expérience du fonctionnement réel des Conférences épiscopales, des relations entre les épiscopats et avec le Saint-Siège, afin d’identifier les réformes concrètes à mettre en œuvre. Les visites ad limina Apostolorum pourraient être une occasion favorable pour une telle évaluation ;

d) Veiller à ce que tous les diocèses fassent partie d’une Province ecclésiastique et d’une Conférence épiscopale (cf. CD 40) ;

e) Préciser le lien ecclésial que les décisions prises par une Conférence épiscopale génèrent, par rapport à son propre diocèse, pour chaque évêque qui a participé à ces mêmes décisions."

Article 27Une liturgie plus synodale et la prédication

43 voix contre, soit 12 % des suffrages exprimés

"Il existe un lien étroit entre synaxis et synodos, entre l’assemblée eucharistique et l’assemblée synodale. Bien que sous des formes différentes, la promesse de Jésus d’être présent là où deux ou trois sont réunis en son nom se réalise dans les deux cas (cf. Mt 18,20). Les assemblées synodales sont des événements qui célèbrent l’union du Christ avec son Église par l’action de l’Esprit. C’est Lui qui assure l’unité du Corps ecclésial du Christ dans l’assemblée eucharistique comme dans l’assemblée synodale. La liturgie est une écoute de la Parole de Dieu et une réponse à son initiative d’alliance. L’assemblée synodale, elle aussi, est une écoute de cette même Parole, qui résonne aussi bien dans les signes des temps que dans le cœur des fidèles, et une réponse de l’assemblée qui discerne la volonté de Dieu pour la mettre en pratique.

L’approfondissement du lien entre liturgie et synodalité aidera toutes les communautés chrétiennes, dans la pluriformité de leurs cultures et de leurs traditions, à adopter des styles de célébration qui manifestent le visage d’une Église synodale. Dans ce but, nous demandons la constitution d’un Groupe d’étude spécifique, auquel nous confions également la réflexion sur la manière de rendre les célébrations liturgiques plus expressives de la synodalité ; il pourrait également s’occuper de la prédication dans les célébrations liturgiques et du développement d’une catéchèse sur la synodalité dans une clé mystagogique."

Article 148Plus de femmes dans les séminaires

40 voix contre, soit 11% des suffrages exprimés

"Tout au long du processus synodal, la demande a été largement exprimée que les parcours de discernement et de formation des candidats au ministère ordonné soient configurés dans un style synodal. Cela signifie qu’ils doivent prévoir une présence significative de figures féminines, une insertion dans la vie quotidienne des communautés et une éducation à la collaboration avec tous les membres de l’Église et à la pratique du discernement ecclésial. Cela implique un investissement courageux d’énergie dans la préparation des formateurs.

L’Assemblée demande une révision de la Ratio Fundamentalis Institutionis Sacerdotalis qui intègre les demandes mûries dans le Synode, en les traduisant en indications précises pour une formation à la synodalité. Les cours de formation doivent être en mesure d’éveiller chez les candidats une passion pour la mission ad gentes. Non moins nécessaire est la formation des évêques, afin qu’ils puissent mieux assumer leur mission de rassembler dans l’unité les dons de l’Esprit et d’exercer dans un style synodal l’autorité qui leur a été conférée. Le style synodal de la formation implique que la dimension œcuménique soit présente dans tous les aspects du cheminement vers le ministère ordonné."

Article 92Des organismes "délibératifs" pour épauler les évêques

39 voix contre, soit 11% des suffrages exprimés

"Dans une Église synodale, la compétence décisionnelle de l’Évêque, du Collège des Évêques et de l’Évêque de Rome est inaliénable, car elle est enracinée dans la structure hiérarchique de l’Église établie par le Christ au service de l’unité et du respect de la diversité légitime (cf. LG 13). Cependant, elle n’est pas inconditionnelle : une orientation qui émerge dans le processus consultatif comme le résultat d’un discernement correct, surtout s’il est effectué par les organes participatifs, ne peut pas être ignorée.

Une opposition entre consultation et délibération est donc inappropriée : dans l’Église, la délibération se fait avec l’aide de tous, jamais sans que l’autorité pastorale ne décide en vertu de sa charge. C’est pourquoi la formule récurrente du Code de droit canonique, qui parle d’un vote "simplement consultatif" (tantum consultivum), doit être réexaminée pour éliminer d’éventuelles ambiguïtés. Une révision des normes canoniques dans une clé synodale semble donc opportune, laquelle clarifierait à la fois la distinction et l’articulation entre consultatif et délibératif, et éclairerait les responsabilités de ceux qui prennent part aux processus décisionnels dans leurs diverses fonctions.

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