Chez les catholiques, le prêtre adapte sa tenue lors des offices pour marquer les grands événements qui rythment l’année liturgique (temps ordinaire, fêtes, célébrations…). Si cet usage a été formalisé à l’origine par le futur pape Innocent III dans son traité De sacro altaris mysterio, ce n’est qu’au XVIe siècle, au Concile de Trente, que Rome a fixé pour l’Église latine l’usage de cinq couleurs liturgiques principales : le blanc, le rouge, le vert, le violet et le noir. L’usage du rose est facultatif car les vêtements liturgiques de cette couleur ne sont revêtus par le prêtre que deux fois par an, tout comme celui du bleu, qui est utilisé surtout lors des fêtes mariales. Et enfin la couleur or est revêtue pour suppléer le blanc, le rouge et le vert.
Dans le rite romain de l'Église catholique, la couleur verte est la plus utilisée. Réservée au temps dit "ordinaire", son usage se déploie en deux temps dans le calendrier liturgique : entre le baptême du Christ (premier dimanche suivant l’Épiphanie) et le mercredi des Cendres (marquant l’entrée dans le Carême), puis entre la Pentecôte et l’Avent. Néanmoins, sa symbolique est loin d'être ordinaire.
Le vert : une couleur qui évoque la croissance de l’Église
Du latin viridis (verdoyant), issu du verbe virere (être vert, florissant), le vert est principalement associé à la nature et au renouveau de la végétation. C’est aussi le symbole de l’espérance. Aujourd’hui, les interprétations de cette couleur sont diverses, mais comme le précise sur son site la conférence des Évêques de France, cette couleur évoque la croissance de l’Église grâce à la sève venue de Dieu. "Cette couleur est comme l’attente confiante des réalités dernières, la croissance du Royaume de Dieu, la couleur la plus courante dans la nature… d’où son usage en Temps ordinaire".
Dans son traité De sacro altaris mysterio, le cardinal Lothaire, futur pape Innocent III, indique que la couleur verte doit être utilisée pour les jours et les fériés ordinaires "car le vert est une couleur intermédiaire entre le blanc, le noir et le rouge". "C'est cette couleur qu'évoque le Cantique : "Le cypre avec le nard et le nard avec le safran" (Ct. 4, 13)", ajoute-t-il, justifiant ainsi en partie l’attribution des couleurs par des sources bibliques.