Au centre du Mali, le village de Douna et sa communauté chrétienne font l’objet d’un véritable harcèlement par les djihadistes, a récemment alerté Mgr Jean Baptiste Tiama, évêque de Mopti. Dans un communiqué en date du 5 janvier 2023, celui-ci a invité à prier pour les villageois menacés par le comportement belliqueux et agressif des islamistes.
"Le 4 janvier 2023, ils sont revenus encore dans ce même village pour demander aux deux communautés chrétiennes de fermer les églises, précise-t-il". "Il est donc désormais interdit de sonner les cloches, de jouer les instruments de musique et de prier dans les églises".
Quelques jours plus tard, Mgr Tiama a confirmé une aggravation de la situation à l’agence Fides. "La situation est toujours bloquée", déclare-t-il. "Nous continuons à prier pour nos frères tout en espérant que les efforts de médiation seront couronnés de succès pour permettre aux fidèles de continuer à vivre en paix". Les djihadistes, selon le prélat, veulent contraindre la communauté chrétienne à se plier à la charia et "à pratiquer la religion musulmane".
Le centre du Mali en proie aux affrontements
Ces derniers mois, les affrontements entre les groupuscules djihadistes et l’armée malienne ont été particulièrement intenses dans la région de Mopti où se situe le village de Douna, dans le centre du Mali. Le 9 janvier 2023, quatorze soldats maliens ont été tués et onze blessés. De son côté, l'armée malienne affirme avoir neutralisé 31 terroristes.
En proie à une interminable crise sécuritaire et politique, le Mali comporte moins de 2% de chrétiens. Marginalisés, ils souffrent de persécutions d’une grande violence depuis la propagation des mouvements djihadistes, dès 2012. Le nord et le sud du pays sont particulièrement touchés par l’infiltration islamiste.